En manchette cette semaine:
Station spatiale: cette fois, c'est la bonne
Archives des capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
Notre nouvelle section:
Capsules québécoises
Qui sommes-nous?

Retour à
la page d'accueil

La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Autres capsules cette
semaine
Révolutions (pré)historiques
(ASP) - Dans Science cette semaine, huit articles sur le chaînon
manquant... entre l'histoire et la préhistoire. Entre les premières
formes d'art d'il y a 40 000 ans, les premiers pas des villes il y a 10
000 ans et les premières expériences de domestication à
une époque indéterminée, un portrait général
se dégage de cet état de la recherche (pré)historique:
la "révolution de la préhistoire" n'en était
pas une. Il
y a eu au contraire une lente progression, dans certains cas étalée
sur une période beaucoup plus longue qu'on ne le soupçonnait
jusqu'ici.
Des fouilles récentes sur les lieux de Çatalhöyük,
en Turquie, l'une des plus anciennes villes du monde avec ses 9000 ans,
révèlent que pendant une longue période après
"l'installation" de cette ville, les habitants ont continué
à dépendre étroitement de la chasse et de la cueillette
pour survivre -comme des nomades. Bref, il n'y aurait pas eu de "révolution
urbaine", mais une suite de lentes transitions, résume Science.
Même chose du côté de l'agriculture: les recherches
récentes tendent à contredire la vision d'une "révolution
du néolithique": des plantes fossiles permettent à des
archéologues de faire reculer de quelques milliers d'années
les premières expériences agricoles, et dans des endroits
inattendus de surcroît, comme les forêts humides d'Amérique
du Sud. Mieux encore, l'équation "agricultures et villes"
ne semble plus aussi solide qu'on le croyait: dans plusieurs régions,
la ville n'est apparue que des milliers d'années après l'agriculture,
alors qu'ailleurs, c'est le contraire.
On ne sera donc pas étonné d'apprendre que si on remonte
beaucoup plus loin dans le temps, on découvre les mêmes transitions
tortueuses: ainsi, à la vision traditionnelle qui faisait apparaître
les premières formes d'art il y a 40 000 ans, les experts opposent
maintenant des découvertes qui tendent à démontrer
que des humains avaient déjà commencé à exprimer
leurs sentiments par le dessin bien avant.
Faut-il s'en étonner? Quarante mille ans, c'est très long,
et les traces qui en restent sont si rares, qu'il est normal qu'avec chaque
nouvelle découverte, le portrait global s'en trouve modifié...
Le tueur de dinosaures
(ASP) - Des scientifiques affirment dans Nature avoir découvert
un
morceau de la météorite qui a tué les dinosaures.
Un morceau plus que modeste: il fait tout juste 2 millimètres
et demi de diamètre, mais il est anormalement riche en iridium pour
un caillou ramassé au fond du Pacifique. Or, l'iridium est traditionnellement
associé aux météorites, mais de surcroît, les
géologues ont établi depuis longtemps la présence anormalement
élevée d'iridium dans les couches géologiques vieilles
de 65 millions d'années -l'époque de la mort des dinosaures.
Cette découverte, si elle est suivie d'autres, mettrait fin au débat
sur le type d'impact -comète ou météorite- qui a entraîné
la catastrophe climatique d'il y a 65 millions qui, en recouvrant la planète
d'un "écran" de poussières, a fait chuter la température,
fait mourir les plantes, et de là détruit la chaîne
alimentaire, jusqu'aux dinosaures.
L'intelligence est-elle dans les pattes?
(ASP) - Le cerveau est le siège de la mémoire, de la conscience,
de la personnalité, nous apprend-on dans les cours de biologie. Or,
ce ne serait plus tout à fait exact dans le cas de certains animaux,
vient de découvrir une équipe du Georgia Institute of Technology.
Les pattes
ou les pinces d'un animal pourraient être le siège d'une partie
de l'intelligence de cet animal!
Les chercheurs de Georgie ont en effet étudié une espèce
de crabe dont le mâle est différent de la femelle. Les deux
pinces de cette dernière sont équipées de récepteurs
chimiques qui lui permettent de détecter la nourriture sous le sol.
Le mâle, pour sa part, n'en possède qu'un exemplaire qui est,
de surcroît, beaucoup moins sensible: cela l'oblige à se contenter
de la nourriture qu'il trouve à la surface.
On a donc transplanté la pince d'un crabe femelle à un
mâle. Surprise: le mâle nouvellement équipé s'est
mis à utiliser sa nouvelle pince de façon "féminine",
en creusant le sol à la recherche de nourriture, comme s'il avait
toujours agi de cette façon.
"L'organe transplanté a conservé sa fonction originale",
explique le Dr Marc Weissburg au New Scientist. Mieux encore, le cerveau
de ce crabe a changé exactement comme si la pince transplantée
s'était chargée de le "rééduquer".
Pourtant, si ce qu'on a appris en biologie est exact, c'est au cerveau que
revient le privilège de donner des ordres...
Variations économiques sur le clonage
(ASP) - "Les Japonais développent un marché du clonage",
titrait une
discrète dépêche de l'Associated Press. Une dépêche
juste assez longue pour nous rappeler que, entre patates et asperges clonées,
l'exploit scientifique derrière la brebis Dolly est bien loin: les
chercheurs japonais ont d'ores et déjà les deux pieds dans
un monde où les fermiers et les entrepreneurs commencent à
sortir les clones des laboratoires pour les envoyer dans votre assiette.
Mais il n'y a pas que les Japonais qui s'intéressent aux espèces
sonnantes et trébuchantes: il y a quelques semaines seulement, on
parlait d'expériences en cours sur des pommes de terres, auxquelles
des savants ajoutaient un gène permettant la production d'un médicament
contre le choléra; presqu'en même temps, il était question
de porcs qui seraient clonés afin de servir de banques d'organes
pour des humains. Et cette dernière réalisation serait le
produit d'un joint venture entre les deux laboratoires,
celui de l'Écosse (avec Dolly) et celui des États-Unis, qui
ont réussi, en 1997 et 1998, les deux premiers clonages à
partir de cellules d'animaux adultes. La transplantation d'organes, est-il
besoin de le souligner, est un marché fort lucratif aux États-Unis,
avec 55 000 personnes sur la liste d'attente.
D'ores et déjà, des tomages, des patates et des asperges
clonées sont en vente au Japon suivant une technique différente
de celle qui avait donné naissance à Dolly, soit l'utilisation
de cellules d'embryons, une technique qui, elle, était maîtrisée
depuis plusieurs années. Des orchidées clonées sont
vendues par les fleuristes, et des enfants repartent à la maison
avec des poissons rouges clonés. Jusqu'à l'industrie bovine
nippone, qui voit dans les clonages une opportunité pour lutter contre
les concurrents étrangers qui introduisent au pays du Soleil levant
de la viande de boeuf à très bas prix. Le gouvernement subventionne
un projet-pilote et les voix inquiètes semblent aussi peu nombreuses...
qu'en Amérique du Nord.
La plus grande menace de l'an 2000
(ASP) - Vous penserez peut-être qu'on se répète,
mais il est souvent utile de taper plusieurs fois sur le même clou:
à en croire un groupe d'experts réunis récemment à
l'Université Stanford (Californie), les armes biologiques et chimiques
constituent la
plus grave menace à laquelle doit dès aujourd'hui faire face
notre monde. Une menace qui dépasse désormais celle des
armes atomiques.
La sonnette d'alarme a déjà été tirée,
avec la secte japonaise Aoum qui, il y a trois ans, a répandu du
gaz sarin dans le métro de Tokyo. Une tragédie -12 morts,
5000 blessés- qui a fait prendre conscience de l'extrême facilité
avec laquelle on peut désormais se procurer des armes biologiques
ou chimiques. "Vous n'avez pas besoin de grandes installations, explique
le chercheur Sidney Drell. Vous n'avez besoin de rien de plus que ce qu'un
observateur prendrait pour une micro-brasserie".
Vous aimez ces capsules? L'Agence Science-Presse en produit des semblables
-et des meilleures!- chaque semaine dans Hebdo-science
et technologie. Vous voulez vous abonner à Hebdo-Science? Contactez-nous!
|