Semaine du 23 novembre 98

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Station spatiale internationale: cette fois, c'est la bonne


Le centre spatial russe de Baïkonour accueillait la semaine dernière une légion de journalistes américains et occidentaux en vue du lancement d'une fusée russe Proton, avec à son bord un chargement très attendu. Qui faisait pousser un "ouf" aux uns... et verser une larme aux autres.

 

Après quinze années d'avancées et de reculs, de tergiversations et de disputes, après bien des maux de tête, des retards répétés et des factures qui n'ont jamais cessé de gonfler, ça y est: le premier "morceau" de la station spatiale internationale est en orbite.

Le lancement a eu lieu peu avant l'aube, heure locale, le vendredi 20 novembre. Deux jours plus tard, tout le monde affichait sa satisfaction: ce premier "morceau", le module Zarya, qui alimentera la station en énergie s'était placé sur l'orbite prévue (à 200 km d'altitude) et avait déployé ses panneaux solaires. Cette fois, c'est la bonne, il n'y a plus de retour en arrière possible.

Zarya n'est que le premier élément d'une station qui, en 2004, en comptera une centaine. Ce "Meccano de l'espace" sera assemblé là-haut par des équipes d'astronautes se relayant au cours de pas moins de 80 missions (la moitié pour l'assemblage, l'autre moitié pour la mise en marche). Une fois complétée, "ISS" (International Space Station) ­parce que, aussi étonnant que cela paraisse, "elle" n'a toujours pas de nom­ aura la longueur d'un terrain de football (110 mètres) et pèsera 508 tonnes. Seize pays (dont les États-Unis, la Russie, dix pays de l'Union européenne et le Canada) ont officiellement signé en janvier dernier un pacte les liant pour les six prochaines années, ce qui en fait le plus ambitieux projet scientifique international jamais mis sur pied.

Présentée à maintes reprises par le directeur de la Nasa, Daniel Goldin, comme la "cité de l'espace", la station ne sera pourtant rien de plus, avec ses nombreux modules interreliés, qu'une version plus ambitieuse de la station Mir. Elle pourra accueillir dans un premier temps trois astronautes, puis sept, ce qui nous place loin de la "cité" tournante de 2001, l'Odyssée de l'espace. Invoquée pour la première fois en 1984 par le président américain Ronald Reagan, ce que la station a surtout vu grossir, c'est son budget: de 8 milliards$ en 1984, la facture totale, en 2004, est maintenant évaluée par certains à 100 milliards.

"Tout comme pour n'importe quel programme international... vous voyez surgir des défis et des problèmes que vous n'aviez pas prévu", admet candidement au réseau Discovery une administratrice de la Nasa. Les différents partenaires n'y échappent pas: le Canada a ainsi vu la note du "système d'entretien mobile" passer de 1,2 à 1,4 milliard.$

Après Zarya, les Américains doivent mettre en orbite le module Unité -un module servant à faire la jonction entre deux autres modules- le 3 décembre prochain, à bord de la navette Endeavour. Mais les maux de tête ne sont pas terminés pour autant: le troisième "morceau", attendu en juillet ou août 1999, le module d'habitation, dont les Russes ont la responsabilité, est -quelle surprise!- en retard. Et ce retard comporte des risques: c'est ce troisième module qui permettra à la station de rester sur la bonne orbite, Zaria, n'ayant que 16 mois d'autonomie. Les problèmes vécus par ce troisième module, rappelle Libération, ont nourri "une sévère polémique entre Russes et Américains. Les premiers ont retardé par trois fois sa finition, les seconds ont finalement accordé début octobre un crédit de 60 millions de dollars"... pas nécessairement bien accueilli à Washington.

 

Larmes russes

Par ailleurs, le lancement de la station spatiale ravive des plaies russes, relève Science. Eux se rappellent les beaux jours de Mir et de Saliout, et la fierté nationale qui y était associée. Devant "ISS", les Russes n'ont plus du tout la même ferveur, et le fait d'être aussi souvent mis sur la sellette pour leurs difficultés de paiement n'a rien pour arranger les choses. Les prêts de la Nasa, plusieurs ont du mal à les avaler, surtout quand ils s'accompagnent de temps d'utilisation de la station cédés aux scientifiques américains. "Ce fut très triste pour nous, et pour la science russe, raconte le directeur d'un institut de recherche en sciences spatiales, qui doit repenser sur Terre des expériences prévues pour l'espace. "Nous n'avons eu aucun avertissement."

De toutes façons, reprend Libération, il ne faut pas se le cacher: la politique n'est pas loin derrière. Outre que cet immense projet a commencé en pleine guerre froide, et qu'il a certainement contribué, à sa façon, à rapprocher les anciens adversaires, il est devenu aujourd'hui un pion sur l'échiquier que se disputent scientifiques, ingénieurs et industriels d'une quinzaine de pays: il ne faut pas être devin pour prévoir de belles disputes, dans les années à venir, sur le partage des responsabilités, des heures d'utilisation, des coûts, de telle et telle mission.

Première occupation, si le calendrier est respecté -on parie?: janvier 2000.


Une section spéciale de CNN

Site officiel de la station


 

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