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L'ennemi aux 4 millions de morceaux
Pour vaincre votre ennemi, vous devez d'abord
apprendre à le connaître. Cette philosophie aussi vieille que
l'art de la guerre a été suivie par une équipe d'une
quarantaine de chercheurs franco-britanniques: au terme d'un travail de
moine de deux ans, l'ennemi a tant et si bien été analysé
qu'on en connaît désormais ses 4 411 429 morceaux.
Et ils tiennent tous sur un millième de millimètre.
Il n'y a pas que le projet génome humain qui mobilise les scientifiques.
A travers le monde, ils sont nombreux à tenter de décoder
le bagage génétique d'autres bestioles: et parmi ces bestioles,
la responsable d'une maladie que l'on avait cru en voie d'être éradiquée,
mais qui effectue un dramatique retour en force: la tuberculose.
Le décodage de la bactérie responsable de cette terrible
maladie, Mycobacterium tuberculosis, vient en effet d'être complété,
et l'exploit
s'est mérité la Une de la dernière édition de
la revue Nature. Car ce n'est pas qu'un mince exploit: le génome
de la bactérie TB, comme on l'appelle aussi, se compose de 4 411
529 paires de base, elles-mêmes contenant quelque 4000 gènes
(l'être humain, en comparaison, en compte 100 000). Beaucoup de chiffres
pour une si infime forme de vie. Mais une forme de vie qui a tué
une quantité inombrable de gens tout au long de l'histoire. Et qui
continuer de tuer: aussi étonnant que cela paraisse en notre ère
d'antibiotiques et de télémédecine, la tuberculose,
relate Reuters, tue
chaque année plus de gens que le sida et la malaria réunis:
trois millions de personnes, aux quatre coins du globe, la majorité
dans les pays en voie de développement.
La tuberculose se présente sous la forme d'une infection. Elle
s'attaque aux poumons, et est l'une des maladies les plus résistantes
que l'on connaisse aux traitements médicaux. D'où l'intérêt
créé par le fait de désormais la connaître sous
toutes ses coutures.
Car l'espoir, c'est évidemment que ces nouvelles connaissances
accélèrent la production d'un vaccin, expliquent en choeur
les chercheurs de l'Institut Pasteur, en France, et du Centre Sanger, en
Grande-Bretagne. "Je pense que ce sera un moment-clef dans l'histoire
de la recherche sur la tuberculose", déclare à Reuters
le Dr Stewart Cole. De la poignée de micro-organismes dont on a décodé
le génome entier depuis deux ans (dont... la levure de bière!)
c'est sans conteste celui qui aura le plus de répercussions sur la
santé publique.
La tuberculose en effet, non contente de reprendre des forces dans les
pays du Sud, a été signalée ces deux dernières
années aux quatre coins de l'Amérique du Nord et de l'Europe,
en particulier dans les quartiers pauvres. L'Organisation mondiale de la
santé estimait récemment qu'entre 1998 et 2000, près
d'un milliard de personnes pourraient être infectées, 200 millions
en devenir malades, et 70 millions en mourir, à moins que les stratégies
de prévention ne soient sérieusement renforcées.
Agence Science-Presse (15 septembre 97): Le
spectre de l'épidémie
Agence Science-Presse (9 juin 1997): La contre-attaque
des bactéries |