Semaine du 16 novembre 98

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Humains en éprouvettes: gros sous et gros obstacles


La possibilité de faire pousser n'importe quel organe humain en éprouvette, que nous rapportions la semaine dernière, a généré une série impressionnante de réactions, comme c'était prévisible; si vous voulez parier sur ce qui obtiendra le statut de découverte de l'année 1998, il n'est pas trop tard. Par contre, si vous voulez parier sur les actions de la compagnie derrière cette découverte, il est déjà trop tard.

 

La firme Geron Corp., de Menlo Park, Californie, peut dire merci au gouvernement américain: comme celui-ci a voté une loi interdisant l'utilisation de fonds publics pour toute expérience tournant autour d'embryons humains, les deux groupes de chercheurs qui ont annoncé simultanément leur découverte au début du mois ont dû se tourner vers des "commanditaires" privés. Et dans les deux cas, Geron Corp. s'est retrouvée en position de force.

Geron, relate un reportage de la revue Science, était dans le rouge depuis 1994, et était encore à des années d'un hypothétique profit, lorsqu'un article sur une méthode permettant de prolonger l'espérance de vie des cellules humaines était parue dans Science en janvier dernier. Les actions de Geron avait alors effectué un bond en avant.

Le même scénario s'est produit cette fois, avec la publication le 6 novembre de ces deux recherches évoquées la semaine dernière, dans deux publications distinctes, sur la possibilité de cultiver en éprouvette des "cellules souches", c'est-à-dire des cellules tirées d'un embryon -un embryon humain- âgé de quelques heures seulement, donc encore capables de se "transformer" en n'importe quel organe de notre corps (pour plus de détails, voir la manchette de la semaine dernière). Les applications pratiques sont inombrables, de la "création" d'organes pour des greffes jusqu'au remplacement de portions de la peau brûlées en passant par les tissus de notre corps détruits par une maladie, du diabète jusqu'à l'Alzheimer.

Et les actions de Geron ont même fait un bond en avant dans les jours précédant l'annonce officielle, révèle Science: le 30 octobre, la revue envoyait à 1200 journalistes, comme elle le fait chaque semaine, une annonce de cette découverte "sous embargo", c'est-à-dire avec interdiction de publier avant le 6 novembre. Dès le lendemain par contre, des rumeurs commençaient à se répandre, et le 2 novembre au matin, on apprenait que les actions de Geron Corp. étaient en train de "défoncer le plafond". Parties d'environ 6$, elles avaient atteint, le 5 novembre en fin d'après-midi, 10$. Deux jours plus tard, elles étaient à 24,50$!

Réactions absurdes, dirent les analystes une fois la poussière retombée puisque cette découverte, aussi riche en potentiel soit-elle, ne déboucherait pas sur des applications pratiques après des années de tests -et beaucoup d'obstacles à surmonter. La première, et non la moindre, étant que pour l'instant, personne ne sait comment "convaincre" une cellule souche de croître pour devenir un organe ou un tissu plutôt qu'un autre. Un autre obstacle, est qu'on ignore pour l'instant si ces cellules, une fois transplantées, cesseraient vraiment de se diviser -puisque dans le cas contraire, on assisterait au cas assez embêtant d'un organe qui, une fois transplanté, poursuivrait une croissance incontrôlée -un cancer, quoi.

La semaine suivant la découverte, les actions de Geron étaient retombées à 13,75$.

La découverte est donc beaucoup plus importante scientifiquement que commercialement explique un de ces analystes, cité dans l'édition du 13 novembre de Science.

Raison de plus, allait déclarer le New Scientist en éditorial le 11 novembre, pour déréglementer: le National Institute of Health "devrait faire pression pour (que le gouvernement américain) change rapidement sa réglementation", afin que ses éventuels bénéfices profitent à tous -à travers un programme financé par le secteur public- et non à une seule compagnie.

"Cela ne signifie pas de permettre n'importe quel type de recherche sur des embryons humains, mais la définition de "recherche sur des embryons humains" devrait être précisée", poursuit l'éditorialiste, sans toutefois lui-même préciser s'il a une idée de ce que pourrait être cette définition idéale.

"Plusieurs compagnies de biotechnologie beaucoup plus grandes que Geron sont connues pour être très actives dans la recherche sur les cellules souches. Personne ne sait si elles ont déjà fait d'importantes percées -et ce sera encore plus difficile à savoir si ce secteur de la recherche n'est financé que par le privé".

Ce qui nous replonge dans toutes les craintes évoquées la semaine dernière....


 

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