Semaine du 19 avril 1999

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Les trois planètes d'Andromède


S
i vous avez écouté les nouvelles la semaine dernière, vous avez entendu parler de ces trois nouvelles planètes découvertes autour d'une étoile pas si lointaine. Mais ce que vous n'avez peut-être pas retenu, c'est que cette découverte en annonce douze à la douzaine...

 

Depuis octobre 1995, les astronomes ont détecté la présence de 18 planètes autour d'autant d'étoiles. Une par une, ces planètes aussi grandes que Jupiter et souvent plus grandes, ont révélé leur présence aux instruments infiniment précis des lointains Terriens.

Les astronomes avaient pourtant cherché en vain pendant des décennies la preuve que notre Soleil n'était pas le seul à avoir des planètes. Et soudain, voilà que les découvertes se mettaient à déferler à la queue leu leu. La technologie était mûre.

La semaine dernière, un duo d'astronomes faisant partie des habitués -Geoff Marcy et Paul Butler, de l'Université d'Etat de San Francisco- a annoncé, de concert avec une équipe du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, avoir détecté non pas une, mais trois planètes. Et qui plus est, toutes les trois autour de la même étoile: c'est une première. Sauf que lorsqu'on examine les circonstances qui ont mené à la découverte de ce trio de planètes, on s'aperçoit qu'une foule d'autres planètes doivent attendre au tournant.

"Cela change ma perspective, lorsque je regarde les étoiles la nuit", déclare aux journalistes l'astronome Debra Fischer, qui fait partie des découvreurs. "A présent, je peux facilement imaginer que toutes les étoiles que je regarde ont un cortège de planètes autour d'elles."

Ce n'est pas que ce soit une surprise: on ne voyait pas pourquoi les étoiles n'auraient pas eu de planètes. Mais encore fallait-il le prouver. Et pour y arriver, c'était pas évident.

Il faut savoir qu'aucune de ces 18 planètes -ou plutôt, 21- n'a vraiment été vue: aucune photo ne dort où que ce soit (une annonce d'une première photo, en mai 1998, s'est révélée erronée). Les astronomes ont plutôt détecté indirectement leur présence: en tournant autour de leur étoile, ces planètes font osciller celle-ci dans un sens, puis dans l'autre, à la manière du lanceur de marteau, aux Olympiques. Ce sont ces oscillations que nos instruments arrivent à détecter. En mesurant leur rythme, on en vient à savoir en combien de temps la planète tourne autour de son étoile -donc à quelle distance elle se trouve.

Par conséquent, les astronomes doivent accumuler des données pendant des mois, voire des années, avant d'avoir une certitude. C'est la raison pour laquelle les découvertes déferlent maintenant. Et c'est aussi la raison de la découverte annoncée la semaine dernière: l'étoile dont il est question ici, Upsilon Andromède, à 44 années-lumière d'ici, était sous le regard de l'équipe californienne depuis 1996. Ils avaient découvert d'abord des oscillations causées par la plus rapprochée des planètes, mais avaient aussi détecté "des oscillations dans l'oscillation". Ils avaient tout de suite présumé qu'il pouvait s'agir d'une autre planète, mais comme celle-ci était plus éloignée de son étoile, elle mettait plus de temps à en faire le tour. Il faudrait donc plus de temps pour mesurer un cycle complet d'oscillations.

Un peu comme si un astronome, à 44 années-lumière d'ici, détectait les oscillations causées sur notre Soleil par Jupiter: puisque Jupiter met 11 ans à faire le tour du Soleil -contre un an pour la Terre- alors il faudrait des années à cet astronome avant d'avoir accumulé suffisamment de données pour être sûrs de leur coup.

Or, comme des dizaines d'étoiles sont dans le champ des chasseurs de planètes depuis au moins trois ans, des montagnes de données doivent être à présent sur le point d'apporter plusieurs révélations aux astronomes impatients.

Et ce faisant, peut-être un autre mystère sera-t-il résolu. Jusqu'ici, la majorité des 18 planètes découvertes sont des géantes comme Jupiter, qui gravitent à une distance incroyablement rapprochée de leur étoile: 5,5 millions de km, par exemple, dans le cas de l'une des trois d'Upsilon Andromède, ce qui est dix fois moins que la distance entre le Soleil et Mercure. Plusieurs se sont mis à dire que cela pouvait signifier que notre système solaire était atypique; une anomalie cosmique, en quelque sorte.

Par contre, le mystère pourrait venir du simple fait que nos données n'ont permis jusqu'ici de détecter que les Jupiter faisant le tour de leur étoile en quelques jours ou quelques semaines. Autrement dit, à mesure que les années passent et que les données s'accumulent, d'autres découvertes vont peut-être venir nous révéler la présence de systèmes de planètes de plus en plus semblables au nôtre...

Si la chose vous intéresse, Upsilon Andromède sera visible à l'oeil nu à partir de juin. Mais pour ce qui est de ses planètes, même si la plus grosse fait quatre fois Jupiter, il vous faudra vous contenter de les imaginer...

 

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