Semaine du 25 octobre 1999

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La vie artificielle


L
es scientifiques qui manipulent la vie vous font peur ou vous fascinent? Si vous n'aviez pas encore assez d'histoires à vous raconter le soir au coin du feu, en voici une toute fraîche: des chercheurs ont créé un chromosome artificiel, et une souris l'a transmis à ses descendants.

 

En biologie, on apprend aux étudiants que les humains, même ceux qui sont derrière le clonage ou les bébés-éprouvettes, ne "créent" pas vraiment la vie, en dépit de l'impression que donnent les manchettes des journaux. Ils prennent plutôt quelque chose qui existe déjà, et ils s'en servent pour faire autre chose que ce qui était prévu au départ. C'est la base même des manipulations génétiques, et c'est ainsi que Dolly, la brebis la plus célèbre du monde, est née.

Mais quand on en arrive à ce chromosome artificiel, dont le tout premier exemplaire nous est tombé dessus en mai 1998, ces certitudes sont quelque peu ébranlées. Et quand le New Scientist nous apprend cette semaine qu'un de ces chromosomes artificiels, implanté dans une souris, a pour la première fois été transmis avec succès aux descendants, alors un frémissement parcourt tous les comités d'éthique du monde.

Parce qu'un chromosome, ce n'est pas un simple gène parmi 10 000 ou 100 000, ce n'est pas une protéine susceptible de sécréter telle ou telle subtance. Un chromosome, c'est la base même de la vie. Un être humain en compte 46, pas un de plus, et ce sont eux qui abritent les gènes. Si on commence à rêver au jour où on pourra en ajouter un 47e ou -plus probablement- remplacer un chromosome naturel par un chromosome artificiel, c'est qu'on est rendu très loin.

Evidemment, il y a un objectif médical derrière ça: sachant que ce sont des gènes défectueux qui sont à l'origine de maladies telles que la dystrophie musculaire ou la fibrose cystique, et que le remplacement d'un gène défectueux par un gène sain -ce qu'on appelle la thérapie génique- est plutôt coton -il faut le localiser, ce gène, et il faut convaincre le nouveau-venu de s'installer à demeure dans son nouveau chez-soi- pourquoi, se sont dit les chercheurs, ne pas remplacer le chromosome au complet?

La compagnie responsable de cet exploit chez une souris, Chromos Molecular Systems, de Burnaby, Colombie-Britannique (Canada), affirme n'avoir aucunement l'intention de s'essayer chez un humain. Elle a bien des raisons de vouloir le préciser, parce que le simple fait de l'avoir réalisé chez une souris démontre que ce serait possible chez un humain.

L'intention de Chromos, a dévoilé sa vice-présidente la semaine dernière à Londres dans le cadre d'un congrès en biotechnologie, est plutôt de créer des lignées d'animaux dont le lait contiendrait des produits d'usage pharmaceutique -bref, exactement ce pourquoi plusieurs animaux, à l'heure actuelle, se voient injecter des gènes étrangers. Là encore, l'injection d'un chromosome entier plutôt qu'un seul gène pourrait s'avérer plus facile -et par conséquent, plus rentable.

On n'en est pas encore là. Les résultats présentés à Londres par Chromos soulignent qu'il a fallu pas mal d'essais ratés pour en arriver à ce succès. Mais c'est le premier pas. Et nul ne se fait d'illusion: les humains attendent en rangs serrés, pas très loin derrière. Interrogée par le New Scientist, Claudia Mickleson, du MIT, à la tête d'un comité chargé de conseiller le gouvernement américain sur ces nouvelles percées de la génétique, déclare qu'elle n'approuvera jamais d'expérience de ce genre sur des humains... tant que des tests pré-cliniques poussés n'auront pas eu lieu. Bref, le pied est déjà dans la porte...

Et après tout, le public n'y est-il pas déjà prêt? Les sondages, souligne le New Scientist en éditorial, démontrent que les gens sont opposés à tout ce qui rapproche d'une manipulation génétique... sauf lorqu'on leur annonce que ça peut les guérir d'une maladie grave.

 

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