Semaine du 29 mars 1999

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Le deuxième Big Bang


I
l n'y a pas de mot assez fort pour décrire ce "flash". En quelques secondes, il est capable d'émettre autant d'énergie que toutes les étoiles de l'Univers. Et cette fois, pour la toute première fois, on a réussi à le prendre en photo.

 

Enfin, presque. Les rayons gamma étant invisibles, ce n'est pas demain la veille que vous en verrez un à l'oeil nu. Mais le gigantisme de ces explosions de rayons gamma est tel qu'on peut au moins en observer les effets -sous la forme d'un vrai "flash" de lumière.

A condition de faire vite. Les astronomes détectent ce type de méga-explosions par intermittences depuis 1967, en provenance d'un coin ou l'autre du cosmos. Le problème, c'est que leur extrême brièveté -quelques secondes- les rend très difficiles à étudier. Le temps de tourner le télescope vers le bon coin du ciel, et le phénomène a déjà pris fin!

En 1997, un satellite italien, BeppoSax, avait, pour la première fois, réussi à détecter les effets d'une telle explosion, avec moins d'une journée de retard. L'expérience ainsi acquise (article de Nature du 15 octobre 98) allait permettre, le 23 janvier dernier, d'en détecter une autre, tout juste 22 secondes après l'explosion, et d'ainsi amasser un foisonnement de données inédites. Et ce cataclysme cosmique a conduit cette semaine à une explosion d'articles: trois dans Science et trois dans Nature -un phénomène aussi rare qu'un trou noir.

Pas qu'on ait pourtant l'impression d'être beaucoup plus avancés. Les explosions de rayons gamma, résume Nature, sont les phénomènes les plus violents de l'Univers depuis... le Big Bang! Tellement violents... "qu'ils défient toute explication plausible".

Collision entre des étoiles à neutrons? Effondrement d'une étoile donnant naissance à un trou noir? Particules exotiques encore inconnues? Dans un des articles, un groupe de l'Université du Michigan dirigé par l'astrophysicienne Ann Arbor détaille ses observations de la brillance du phénomène et suggère que l'origine de cette brillance serait "la source", quoi que ce soit que cette source puisse être, et non le résultat d'une interaction entre cette source et le milieu interstellaire qui l'entoure. Dans un autre article, un groupe de l'Observatoire Palomar, en Californie, confirme que l'événement s'est produit à des milliards d'années-lumière d'ici, peut-être 9 milliards d'années-lumière, ce qui confirme la puissance colossale, titanesque, de cette explosion -pour qu'on ait été capable de la détecter sur notre petite planète!

"Si ces rayons gamma étaient émis également dans toutes les directions -car pour l'instant, tout ce qu'on peut "voir", c'est le "jet" qui s'en est allé droit vers nous- leur énergie équivaudrait à celle émise par notre Soleil pendant toute son existence... concentrée pendant seulement quelques dizaines de secondes", évalue pour la BBC le Dr S. George Djorgovski.

A moins, évidemment, que l'énergie en question ne soit pas dissipée, et qu'elle soit justement concentrée sous la forme d'un seul jet -celui que nous avons détecté ce 23 janvier. C'est là une autre des hypothèses désormais mises sur la table.

En tout, ce sont des astronomes d'une bonne dizaine de pays, dont en particulier les Etats-Unis et l'Espagne, qui ont contribué à ces six articles -chacun faisant partie d'un réseau d'alerte qui, depuis BeppoSax, attendait avec impatience la répétition d'un tel événement. Mais ces chercheurs ont beau avoir la langue pendante devant ce phénomène qui dépasse l'entendement, ils n'ont pas avancé d'un électron quant à sa cause. Un reportage de la revue Science met de l'avant l'idée du trou noir mais dans les faits, rien dans les six articles ne permet de croire qu'on est plus près qu'avant d'une réponse.

Quoi qu'il en soit, cette "source", désormais nommée GRB 990123 (pour Gamma-Ray Burst) est désormais une célébrité astronomique.

"C'est une grande découverte, résume Martin Rees, chef de file des théoriciens de ces "GRB". C'est la première fois qu'une émission optique a pu être observée pendant l'explosion elle-même". Pour une explosion survenue à quelque 9 milliards d'années-lumière, donc il y a quelque 9 milliards d'années, faut le faire...


A lire aussi: Le phare de l'Univers (11 mai 98)


 

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