La récente course cycliste sur route des Jeux olympiques s’est jouée dans les 45 dernières secondes. Après des heures de pédalage, le sprint final était une question de muscles.

« Il faut avoir les jambes bien musclées pour avoir de l’endurance en cyclisme. Aujourd’hui, rares sont les disciplines où les sportifs ne se musclent pas », affirme Alexandre Paré, professeur au département de kinésiologie de l’Université de Montréal.

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Originellement peu enclins à se muscler, les marathoniens, les tireurs à l’arc et autres nageurs réalisent aussi que la musculation apporte certains bénéfices non négligeables : endurance, puissance et vitesse.

Se muscler aiderait les athlètes à devenir plus performants, mais également à diminuer les risques de blessures. « Avec une structure musculaire et articulaire solide, le corps peut soutenir plus d’efforts sans se faire mal », explique le kinésiologue.

Augmenter la masse musculaire du sportif entraîne toutefois une certaine prise de poids. Ce que les sportifs, par exemple ceux de saut en hauteur, aimeraient pourtant éviter.

Des muscles « intelligents »

Bien loin des corps musclés et huileux des culturistes, la solution passerait par bâtir une musculature sur mesure au sport que l’on pratique. « C’est plus complexe que juste fabriquer du muscle. Il faut rendre notre muscle intelligent, capable de nous permettre de sauter ou de changer de direction rapidement », précise Alexandre Paré.

Une agilité musculaire que l’on gagne par un entraînement adapté. En musclant leurs jambes, les marathoniens vont ainsi gagner en endurance et courir plus vite. Les footballeurs vont améliorer leur temps de réaction, les nageurs leur départ et les judokas leur puissance.

Pour muscler intelligemment son athlète, le kinésiologue composera un programme d’exercices adapté à la discipline et à l’individu : exercices, répétition, série et repos. Il tiendra compte notamment du respect de la progression graduelle, de l’adaptation et de la surcharge. Sans oublier de prendre en compte aussi les conditions des lieux de compétitions : chaleur et pollution importante en Chine ou altitude aux Jeux olympiques de Mexico.

Malgré tous les efforts, rien n’aboutira sans une « bonne » alimentation : 40 % de l’hypertrophie musculaire provient du programme et 60 % de l’alimentation, soutient le kinésiologue. « S’il se nourrit de salade, il ne fera pas de muscles. Par contre s’il s’entraîne peu et mange bien, il en fera », relève l’entraîneur.

Décrocher une médaille passera donc aussi par une bonne hygiène de vie. Comme quoi, le muscle n’est pas tout!

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