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Sport d’été canadien par excellence, plus associé au loisir qu’à la compétition, le canoë-kayak prendra l’affiche à Londres du 29 juillet au 11 août 2012. Trois cent trente kayakistes y sont attendus pour se disputer les médailles de course en ligne et de slalom, les deux catégories en lice aux Jeux olympiques.

Fort de 21 médailles olympiques, le Canada y enverra une équipe de sept athlètes, dont trois Québécois. «Nous avons une possibilité de médaille dans chacune des catégories. Les trois athlètes québécois pourraient aussi nous surprendre», affirme Jonathan Tremblay, directeur scientifique du Centre National Multisport de Montréal (CNMM) et ancien athlète en canoë-kayak d’eau vive.

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Pour décrocher une médaille à l’une de ces deux épreuves, le kayakiste doit être puissant, rapide et capable de transférer la force du haut de son corps à ses jambes. Il se doit aussi d’être un champion de la conservation d’énergie. «C’est un travail technique et de gestion de force, explique le kayakiste d’expérience aujourd’hui professeur adjoint au département de kinésiologie de l’Université de Montréal. Bien sûr, il faut être musclé, mais aussi avoir de la finesse et de la précision dans la pagaie.»

Dans ce bateau instable, l’athlète sera en quête de la plus grande vitesse et de la plus grande précision propulsées à grands coups de pagaies.

Pour aider le kayakiste à gagner en précision, des capteurs mesurent l’efficacité de propulsion: l’accéléromètre jauge l’amplitude de l’accélération tandis que des capteurs de force calculent la déformation qui s’opère sur la pagaie en fibre de carbone lorsque le mouvement s’effectue.

«Lorsque la pale appuie sur l’eau, une main tire et l’autre pousse causant une déformation que l’on ne pourrait pas voir à l’œil nu», explique le chercheur. Cette déformation est corrigée en adaptant la grosseur de la pagaie à la puissance de l’athlète.

Dans la course en ligne, chaque coup de pagaie dans l’eau fera la différence avalant le plus de mètres à la fois. Bondir sur les vagues, en évitant de disperser ses efforts latéralement, exige beaucoup de force et contribue à la vitesse.

Pour l’épreuve du slalom, exécutée en eau vive, l’athlète doit passer les portes très rapidement. Il devra donc faire pivoter son embarcation instable très rapidement en surfant sur les vagues. Cette quête de l’équilibre demande aussi une grande puissance musculaire et des mouvements précis.

Adapter la rivière

Les scientifiques du sport réussissent aujourd’hui à adapter la rivière à l’entraînement. En milieu naturel, la hauteur de la rivière et les roches présentes entrent en jeu. Mais en milieu artificiel, il est possible de créer, par des portes et le contrôle du lit de la rivière, des vagues, de provoquer des bifurcations, de rétrécir la voie et même de... couper l’eau!

«On l’a vu lors de la préparation des Jeux de Sydney, l’entraînement en rivière artificielle est la manière la plus efficace de se préparer. Au Québec, nous n’en avons pas, il faut aller plus à l’ouest, à Ottawa ou en Colombie-Britannique.»

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