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À l’heure des premières résolutions de l’année, une récente étude de l’Université de Montréal risque de faire jaser dans les chaumières. Manger en abondance des sucreries et des aliments gras modifierait le cerveau, bien avant que le tour de taille ne s’arrondisse ou que les premiers signes d’obésité ne fassent leur apparition.

Ces changements sur le cerveau entraîneraient un sentiment de manque et une grande sensibilité au stress. Une raison sans doute pour laquelle les accros de la malbouffe ont bien du mal à varier de menu.

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« Lorsqu’on change de diète, des symptômes de sevrage apparaissent. C’est pour cela que l’on cherche à manger du sucré. Et le cercle vicieux des mauvaises habitudes s’installe », explique Stéphanie Fulton, professeure adjointe de nutrition au Centre de recherche sur le diabète de Montréal.

Réalisée sur des souris, cette étude démontre qu’une diète trop grasse et sucrée affecte le comportement des animaux après seulement 6 semaines. Elles deviennent plus anxieuses évitant, par exemple, les espaces ouverts.

Manger sucré et gras activerait une molécule liée à la production de dopamine – une hormone associée au plaisir – et une autre, la corticostérone, liée au stress. En écartant ces aliments, l’organisme est donc privé d’une récompense et son niveau de stress s’élève.

Bien manger, bien vieillir

De mauvaises habitudes de vie peuvent être changées au-delà même des premières années de la vieillesse. Elles influencent notre longévité, en commençant par la sédentarité. À lui tout seul, ce facteur réduit de 10 % la survie d’un homme de 70 ans.

L’acte de s’alimenter, fortement lié à l’autonomie d’un individu, joue aussi sur ses (belles) années à venir. « Lorsqu’il perd son autonomie, une fragilité nutritionnelle — perte d’appétit, de la masse musculaire et déficience alimentaire – s’installe, ce qui augmente sa morbidité », explique Hélène Payette du département des sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

Le cerveau est fait à 50 % de lipides. Ce contenu en gras dépend de l’alimentation, pense Frédéric Calon de la faculté de pharmacie de l’Université Laval. Il a en effet découvert que le cerveau concentre les acides oméga-3, essentiels à ses fonctions.

Le cerveau perd aussi du gras avec l’âge (20 % environ), mais une diète riche en oméga-3 aurait un effet neuroprotecteur. Et le contenu des assiettes pourrait même influencer ses performances.

L’équipe dirigée par ce biochimiste étudie actuellement la prise de « bon » gras comme traitement palliatif pour les patients atteints de Parkinson et d’Alzheimer. « Bien “engraisser” son cerveau aide à mieux vieillir et éloigne de nombreuses inflammations », souligne-t-il.

Bien remplir son assiette ne joue donc pas seulement sur le tour de taille. Une bonne alimentation protéger le cerveau et aide à mieux vieillir.

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