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Les ancêtres des premiers peuples australiens ont migré vers ce continent pendant une très longue période de temps, commençant il y a au moins 50 000 ans. Cela se traduit aujourd’hui dans la génétique: deux études parues en décembre estiment que ces peuples sont un des groupes les plus génétiquement distincts de la planète.

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Autrement dit, il y a plus de variations génétiques entre eux que chez n’importe quelle autre communauté dans le monde, à l’extérieur du continent africain. 

C’est une chose qui relève de l’évidence pour des spécialistes de la génomique —l’étude de l’ensemble des gènes d’une personne— puisque les quelque 200 peuples dits aborigènes d’aujourd’hui sont les descendants de plusieurs migrations qui ont eu lieu il y a très longtemps. Et que ces peuples se sont dispersés sur un immense territoire. Mais l’obstacle pour le démontrer a toujours été que depuis qu’on a commencé à décoder des génomes humains dans les années 1990, un très grand nombre l’a été en Europe et dans les Amériques, mais très peu l’ont été en Australie. 

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Un tel déficit a des impacts médicaux: moins on connaît les particularités génétiques d’un groupe, plus les risques élevés de telle ou telle maladie que partage ce groupe passent sous les écrans radar. 

La première des deux études, parue dans Nature, sous l’aile du Centre national pour la génomique indigène —un institut de recherche de l’Université nationale d’Australie— s’est donc penchée sur les génomes de 159 individus de quatre régions distinctes, dans le nord —dont une communauté insulaire— et le centre du continent. Les chercheurs les ont comparés avec des groupes de référence d’Australie, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’Eurasie et d’Afrique. La deuxième étude, également parue dans Nature, a analysé 121 génomes des mêmes groupes et les a comparés avec 18 génomes d’Australiens de descendance européenne.  

Entre autres choses, on y apprend que 12% des « variants structuraux » —des variations d’une « grande taille » à l’échelle génétique— qui sont présents chez les aborigènes australiens, sont uniques aux aborigènes australiens: on ne les retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Et la première étude conclut par ailleurs que la majorité des variants spécifiques aux aborigènes se retrouvent dans une seule des communautés étudiées, plutôt que dans les quatre, accentuant donc cette diversité à l'échelle du continent.

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