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On a identifié plus d’un millier de microbes inédits dans les intestins du peuple Hadza, un peuple de chasseurs-cueilleurs traditionnels de Tanzanie. Et on ne sait pas pourquoi ces microbes sont là et pas ailleurs.

Par contre, si les chercheurs de l’Université Stanford, en Californie, se sont intéressés à ce peuple —et ils ne sont pas les premiers— c’est bien parce qu’il conserve un mode de vie dit « traditionnel », et que logiquement, ça devrait avoir une influence sur leur faune microbienne —de la même façon que des différences dans l’alimentation ont une influence d'un pays à l'autre.

La surprise est toutefois dans l’ampleur de cette différence: selon les auteurs de la recherche, parue le 21 juin dans la revue Cell, cela donnerait aux Hadza, dont la population s'élève à environ 1200 individus, une diversité microbienne plus grande que la population de la Californie. 

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Les chercheurs ont séquencé les gènes retrouvés dans les selles de 167 Hadza. Chaque individu abritait, en moyenne, 730 espèces différentes de microbes, contre 317 pour les Népalais et 277 pour les Californiens. 

L'équipe n'a toutefois comparé qu’avec les gènes retrouvés dans les selles de 12 personnes de communautés diverses en Californie et 56 au Népal.

La comparaison est donc imparfaite, mais elle rappelle qu’un pourcentage énorme des décodages génétiques du microbiome —l’ensemble des microbes qui cohabitent en nous— a été pour l'instant réalisé dans les pays industrialisés. « Peu d’attention a été accordée aux autres populations et aux autres modes de vie », critique un des co-auteurs, le microbiologiste-immunologiste Justin Sonnenburg.

 

Photo: Chasseurs Hadza, Lac Eyasi, Tanzanie / Woodlouse / Flickr / CC 2.0

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