Journaux scientifiques: le boycott est commencé
(ASP) - Des chercheurs ont commencé,
le 1er septembre, à boycotter
les revues scientifiques qui ne permettent pas daccéder
gratuitement à leur contenu.
Il faudra toutefois un bout de temps avant
que le boycott ne fasse sentir ses effets, reconnaissent
les organisateurs: pour linstant, trop peu de
ces publications ont accepté dappuyer le
mouvement pour que les chercheurs intéressés
à boycotter aient suffisamment dendroits
où continuer à publier. Bref, la masse
critique nest pas atteinte.
Le boycott ne surgit pas de nulle part :
il sagit en fait de laboutissement dune
campagne amorcée lhiver dernier (voir notre
texte du 5 avril). Choqués du peu de participation
des grandes revues scientifiques au projet PubMedCentral
(un projet de guichet unique des publications biomédicales,
qui na attiré pour linstant quune
quinzaine de revues imprimées, et pas les plus
réputées), un groupe de chercheurs avait
alors lancé une pétition, invitant à
signer tous ceux qui appuient un projet de "Bibliothèque
publique de la science" (Public Library of Science):
un site web qui aurait pour vocation doffrir gratuitement
toutes les recherches scientifiques, six mois après
leur publication initiale. Les plus radicaux des chercheurs
proposaient même de cesser de collaborer, à
partir du 1er septembre, à toute revue qui refuserait
de se joindre à ce projet.
En tout, 26 000 chercheurs ont désormais
signé cette pétition. Dans un courriel
qui leur a été envoyé à
tous, les organisateurs rappellent les objectifs initiaux:
refuser de sabonner, de publier une recherche
ou même un compte-rendu, à toute revue
qui refuserait de rendre accessible gratuitement lensemble
de son contenu, passé un délai de six
mois. En date du 1er septembre,
parmi les 16 revues imprimées (auxquelles sajoutent
60 revues électroniques) qui avaient accepté,
on notait les plus connues British Medical Journal,
Proceedings of the National Academy of Sciences,
et Bioinformatics. Mais on notait surtout l'absence
de poids lourds: Nature, Science, New England Journal
of Medicine, et bien d'autres.