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Le 23 décembre 2002


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Et il fuit toujours...

(Agence Science-Presse) - Cinq semaines se sont maintenant écoulées depuis que le pétrolier Prestige s'est coupé en deux. La marée noire que l'on ne disait pas si inquiétante s'est transformée en l'une des pires de l'histoire, et le mazout dont on prétendait qu'il se solidifierait au fond de la mer continuer de fuir de l'épave, au rythme d'environ 125 tonnes par jour.

Quelque 3000 oiseaux, morts ou noircis par l'huile, ont été récupérés, et il s'en ajoute de nouveaux chaque jour. Une espèce menacée a peut-être déjà été balayée. La nappe continue de souiller les côtes du Nord-Ouest de l'Espagne. L'une des pires catastrophes du genre, déclare à présent le Fonds mondial pour la nature, lui qui, il y a un mois, déclarait que somme toute, ce serait moins pire qu'on ne le craignait.

Les oiseaux souillés ne sont que la pointe de l'iceberg: personne ne voit le plancton à l'oeil nu, base de la chaîne alimentaire, mais il a indubitablement été bouleversé lui aussi. Et là où la population de plancton diminue, tout l'écosystème marin diminue.

En tout, ce sont 7000 tonnes au moins qui ont quitté le navire pour s'en aller sur les flots atlantiques et venir s'échouer sur les plages espagnoles. Sur quelque 200 plages de pays, virtuellement tous les crustacés sont morts, affirment les experts.

Et aussi vite qu'on puisse nettoyer les plages, ce n'est jamais suffisant pour empêcher une partie du mazout de s'infiltrer dans le sol, où il peut continuer à causer des dommages sérieux pendant deux ou trois ans. Dans tous les cas, il en subsistera encore des traces dans 10 ans, voire 20 ans.

Et s'il faut que le Prestige continue à évacuer longtemps ses 125 tonnes par jour -un sous-marin français s'affaire à tenter de colmater les 14 trous- on ose à peine imaginer combien de dommages il pourra encore causer, et pendant combien de temps...

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