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semaine du 22 avril 2002



L'empire des fourmis


Elles ont envahi l’Europe et, à présent, leur empire s’étend sur plus de 6000 kilomètres, autour de la Méditerranée et des côtes de l’Atlantique. Là où des colonies de fourmis voisines de quelques mètres seulement auraient tendance à se faire la guerre, celles-ci semblent former une super-colonie, à la grandeur d’un continent.
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"Vous pouvez mélanger des fourmis espagnoles et italiennes, et il n’y aura pas d’agressions", explique Laurent Keller, de l’Université de Lausanne, en Suisse, dans le cadre d’une étude que son équipe suisse, française et danoise vient de publier dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Le sujet, c’est une fourmi d’origine argentine (Linepithema humile). Elle a été introduite en Europe pour la première fois il y a 80 ans. La "puissance coopérative" d’une colonie de ces fourmis est connue depuis longtemps des entomologues, au point où ces fourmis sont considérées comme une menace pour les insectes indigènes, et les fourmis indigènes, partout où elles émigrent. Et pour émigrer, elles émigrent: on retrouve aujourd’hui de ces fourmis argentines sur tous les continents sauf l’Antarctique, y compris dans des îles comme Hawaii; le plus souvent, elles ont été transportées là comme passagères clandestines.

Mais si leur caractère envahissant était connu, c’est la taille de cette super-colonie européenne qui constitue une énorme surprise: chaque fourmi traite véritablement chaque autre fourmi, même si elle provient d’une fourmilière située à des centaines de kilomètres de là, comme une membre de la famille. Cela produit un empire composé de millions de nids et de milliards d’individus —une force de frappe phénoménale.

Les fourmilières ont enterré leur différence pour former l’unité coopérative la plus grande jamais découverte, résume encore Laurent Keller, dont les collègues ont ramassé ces fourmis argentines aussi bien au Nord-Ouest de l’Italie qu’au Sud-Ouest de la France et autour de la péninsule ibérique, avant de les mélanger en laboratoire. Chaque fois, ces fourmis ont "suspendu les hostilités". Ce qui est d’autant plus étonnant qu’en Amérique du Sud, leurs parents auraient combattu à mort.

On sait que les fourmis d’une même fourmilière se reconnaissent les unes les autres par un ensemble complexe d’odeurs, qu’elles se partagent en se touchant les antennes. Mais les entomologues n’ont, dans le cas présent, aucune explication quant à ce qui leur permet de partager les mêmes signaux olfactifs, après avoir été séparées les unes des autres par de pareilles distances -et par plusieurs générations, à mesure que les années passent.

Quelle qu’en soit la raison, elle les aide certainement à bâtir leur empire: à l’heure actuelle, dans tous les territoires occupés par cette fourmi argentine, les 20 espèces de fourmis indigènes sont en recul, ou carrément disparues. Peut-être des rivalités émergeront-elles tôt ou tard. Mais pour l’instant, soulignent les chercheurs, l’empire européen n’a même pas encore achevé sa phase d’unification.

 


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