L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






semaine du 3 novembre 2003



Le génome de la planète

Décoder la carte génétique d'une bestiole? Banal. Pourquoi ne pas plutôt s'attaquer aux gènes de tout un écosystème?

Que pensez-vous de cette nouvelle?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito


Ce n'est pas une blague. A mesure que les génomes s'accumulent, les scientifiques commencent à parler de "métagénome": c'est-à-dire la somme des gènes des espèces -animaux, végétaux et microbes- qui peuplent un habitat.

Compliqué? Oui et non. Oui, parce que déjà, la somme de données composant un seul génome est énorme: notre génome, par exemple, compte 30 000 gènes, se décomposant eux-mêmes en 3 milliards de paires de bases. Multipliez cela par les centaines d'animaux et de plantes qui peuplent un écosystème, et vous commencez à avoir une idée du problème.

Mais comme le démontrent les génomes jusqu'ici décodés, plusieurs de ces gènes se répètent, de l'humain à la souris en passant par le chien et le plant de riz. L'analyse de ces ressemblances -et des différences- ne permettrait-elle pas d'apprendre quelque chose, si on considérait le tout dans la perspective, plus large, d'un écosystème tout entier?

C'est la question que pose le Dr Jo Handelsman, spécialiste des maladies des végétaux à l'Université du Wisconsin, à qui on doit l'expression "métagénomique" pour désigner ce qu'il aimerait voir devenir une nouvelle discipline.

Il n'est pas le seul, puisque depuis une dizaine d'années, d'autres termes ont été proposés dans le petit monde de la génomique pour désigner cette réalité en devenir: génomique des communautés, génomique environnementale. Ou, dans l'univers de l'infiniment petit: génomique des populations microbiennes.

C'est du côté de ces dernières que la métagénomique a déjà fait ses premiers pas. Décoder les génomes de tous les microbes présents dans une cuillerée de terre, d'eau... ou dans notre intestin! Au moins, dans de tels cas, "l'écosystème" est suffisamment restreint. Et encore: il peut y avoir des milliers d'espèces microbiennes différentes dans une cuillerée à thé de sol! "Un millilitre d'eau de mer, au sens génétique, contient plus de complexité que le génome humain", explique au New York Times Edward F. DeLong, chercheur principal à l'Institut de recherche de l'Aquarium Monterey Bay (Californie).

Et c'est ça qu'ils veulent étudier? Sont-ils fous? Non, du moins pas plus que ceux qui, il y a 15 ans, prétendaient pouvoir décoder le génome humain. La "métagénomique", c'est l'étape suivante.

Ainsi, Edward F. DeLong, un autre pionnier de cette métagénomique, a récemment raconte avoir découvert, en plongeant dans les profondeurs de ces génomes microbiens, une protéine sensible à la lumière qui pourrait avoir des applications dans les futurs ordinateurs optiques. Jo Handelsman associe une de ses recherches métagénomiques dans des échantillons de sol à la découverte de ce qui sera peut-être un futur antibiotique, la zwittermicine A.

Même le mégalo de la recherche génétique, le Dr Craig Venter, pénètre ce nouveau domaine, avec des recherches dans la mer des Sargasses, une zone de l'Atlantique près des Bermudes, connue pour ses algues flottantes, et où il prétend avoir d'ores et déjà découvert "plus de nouveaux gènes que dans le génome humain".

Il faut se rappeler que plus de 99% des bactéries ne peuvent pas être "cultivées" en laboratoire, avec pour résultat que les scientifiques n'en connaissent pratiquement rien. Par conséquent, prenez une poignée de terre ou une pincée de mer, et vous allez ramasser au passage des séquences génétiques encore inconnues. Le défi étant, bien sûr, de remettre ensuite ces séquences dans le bon ordre: quels gènes vont avec quelle bactérie...

Bactéries qui peuvent être à la source de nouveaux antibiotiques; ou de médicaments réduisant le taux de cholestérol; ou qui peuvent brûler l'hydrogène en vue de produire un carburant vert; ou qui peuvent nettoyer des polluants; ou réduire le taux d'acidité dans une mine. La quête de ces gènes inconnus fait rêver aussi bien les biologistes que les chimistes et les ingénieurs. Après le rêve du décodage du génome humain, voilà le rêve suivant...

 


En manchette la semaine dernière:
Quand la bêtise se mêle de science

A lire également cette semaine:
Le Canada se retire de la fusion

Sida: la bouche se défend

Quand des politiciens se mêlent de science

Faire plus de recherches... avant de cloner un humain

OGM: l'étude dont ils ne se relèveront pas

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | Bibliothécaire Québécois | plan du site