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semaine du 18 août 2003



Quand un président se mêle de science...

Un politicien accusé d'avoir menti, ça se voit souvent. Accusé d'avoir manipulé des faits pour servir ses intérêts, c'est fréquent. Accusé d'avoir manipulé des données scientifiques, c'est inattendu.

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Car science et politique font rarement bon ménage: la première est complexe alors que la deuxieme aime les solutions simples. La science attire peu de sympathie du public alors que la politique rêve d'élections. Or, voilà que le président des États-Unis se fait accuser –par ses adversaires politiques, pas dénués d'intérêts eux non plus– d'avoir "manipulé le processus scientifique et déformé ou dissimulé des découvertes scientifiques".

Le rapport de 40 pages, publié le 7 août, a été préparé par le comité de la Chambre sur la réforme du gouvernement, dirigé par le représentant démocrate de Californie Henry A. Waxman. Waxman: un nom qui, depuis le 7 août, est devenu très connu sur les fils de discussions Internet des scientifiques...

Parmi les 21 sujets mentionnés dans ce rapport: le réchauffement global, l'éducation sexuelle, le bouclier anti-missiles, le sida, la pollution agricole et le Refuge naturel de l'Arctique: à propos de ce dernier, la secrétaire de l'Intérieur Gale A. Norton aurait délibérément détourné les conclusions de ses propres scientifiques sur les dangers qu'un forage pétrolier ferait courir à la faune locale.

Les agences fédérales (Agence de protection de l'environnement (APE), National Institutes of Health, Food and Drug Administration, etc.) auraient bloqué ou retardé la publication de certains données (par exemple, en introduisant sur un comité des représentants de l'industrie aux positions bien arrêtées), dans des circonstances où ces données auraient pu nuire aux politiques de l'administration Bush ou à ses alliés industriels.

Des accusations graves, qui ont de quoi miner la crédibilité d'agences qui ont des tâches aussi fondamentales que de vérifier la qualité des médicaments, des aliments, de la santé publique ou de l'environnement...

Les médias avaient déjà rapporté, en juillet, une décision de l'an dernier de l'APE qui avait consisté à effacer une section sur le réchauffement global de son rapport sur l'état de l'environnement. Ils ont à présent autre chose de plus croustillant à se mettre sous la dent: par exemple, l'abolition par l'administration Bush d'un projet du Centre de contrôle des maladies visant à informer sur les pratiques sexuellement sécuritaires, incluant le condom; l'administration a préféré aller de l'avant avec son programme d'abstinence sexuelle, s'appuyant soi-disant sur d'autres données scientifiques.

On cite aussi la nomination par le Président Bush, sur le comité aviseur présidentiel sur le sida, de Jerry Thacker, celui-là même qui, dans le passé, avait décrit l'homosexualité comme une habitude morbide et le sida comme "l'épidémie des gays". Le nom de Jerry Thacker avait été retiré de la liste devant le tollé.

Dans le cas du cancer du sein, l'Administration Bush aurait insisté auprès de l'Institut national du cancer pour qu'il ajoute sur son site web une note faisant état de la possibilité que l'avortement cause le cancer.

La Maison-Blanche a répliqué en déclarant le rapport injuste. Et en pointant les propres biais du démocrate Waxman... ce qui n'a pas empêché celui-ci de mettre son rapport en ligne et d'appeler le public à y réagir.

Sur un autre fil Internet, celui de l'association américaine des rédacteurs scientifiques (NASW), d'autres ont déjà commencé à souligner que l'administration Clinton avait, elle aussi, détourné à son avantage des données scientifiques (les programmes d'échanges de seringues ne fonctionnent pas, avait-on dit à l'époque, ce qui se serait révélé faux). Mais à en juger par les premiers commentaires publiés dans la dernière édition des revues britannique Nature et américaine Science, l'administration Bush semble avoir atteint de nouveaux sommets.


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