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semaine du 27 mars 2006



Vous êtes inondé

Si vous vivez sur une terre inondable, déménagez. D'ici peu, il n'en restera plus rien.


Au cours des derniers mois, nous vous avons signalé dans ces pages des études soulignant avec inquiétude que la calotte glaciaire du Groenland fond plus vite que prévu (voir ce texte). Ainsi que celle de l'Antarctique (voir ce texte). Mais il y manquait chaque fois un détail: quand tout cela aura fondu, l'eau aura monté de combien?

Voilà que le calcul vient d'être fait avec davantage de précision, et on se croirait dans un film de science-fiction. Les quartiers financiers de Londres, Hong Kong et New York inondés; la Nouvelle-Orléans aussi, cela va sans dire; mais en plus, tout le Sud de la Floride, le Bangladesh et les Pays-Bas! Et aussi tôt qu'en l'an 2100.

Les estimations étaient jusqu'ici approximatives. Deux études, parues la semaine dernière dans la revue Science, donnent un cadre fixe à ces estimations: si la fonte des glaces se poursuit au rythme accru qui est aujourd'hui le sien, en l'an 2100, le niveau des eaux aura grimpé de six mètres. Déjà, l'eau a gagné un pouce par décennie depuis 30 ans, écrivent dans ces deux études Jonathan Overpeck, de l'Université de l'Arizona et Bette Otto-Bliesner, du Centre national de recherche atmosphérique à Boulder (Colorado).

Et, ajoutent-ils, la dernière fois qu'on a vu ça, l'être humain ne maîtrisait pas encore le feu: si le calcul de ces chercheurs est juste, les calottes glaciaires auront, en l'an 2100, reculé davantage qu'elles ne l'ont fait depuis 130 000 ans.

Tout ceci n'est bien sûr qu'une prévision bâtie sur une série de complexes modèles informatiques. La prévision pourrait ne plus tenir si quelque chose était fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais si rien n'est fait en ce sens, cette hausse du niveau des eaux deviendra "irréversible", écrivent les chercheurs.

Il y a 130 000 ans, c'était la période appelée Dernière interglaciation. À cette époque, c'étaient des variations dans l'orbite de la Terrre autour du Soleil qui avaient entraîné un réchauffement de l'Arctique de trois à cinq degrés Celsius et conséquemment, une hausse du niveau des mers de 5 mètres (un réchauffement qui dura 12 000 ans). Cette fois, c'est la main de l'Homme qui a provoqué tout cela, et qui plus est, sur les deux hémisphères, ce qui rend cette étude si alarmante, à en juger par les commentaires émis depuis la semaine dernière.

Un retour sur cette Dernière interglaciation fournit d'ailleurs un aperçu d'un futur peut-être pas si lointain: la forêt boréale canadienne qui avance considérablement vers le Nord, la disparition de la glace de la plupart des îles du Grand Nord, le Groenland qui (re) devient un pays vert dans sa partie Sud, etc.

Plus rapide que prévu

En 2001, la dernière édition de la méga-étude du Groupe des Nations sur les changements climatiques (Intergovernmental Panel on Climate Change ou IPCC) prédisait une hausse du niveau des mers de "seulement" 88 centimètres d'ici 2100 et ajoutait qu'un réchauffement plus élevé que prévu pourrait effectivement amener une hausse de 5 mètres... mais d'ici l'an 3000.

Or, si déjà, en si peu de temps, un tel réchauffement se produit, si déjà, en si peu de temps, une telle transformation à la surface des eaux semble vouée à se produire –d'ici l'an 2100 et non d'ici l'an 3000– bien d'autres changements se seront sans doute produits là où on ne peut pas les voir: à ce sujet, ue autre étude parue dans Science rapporte une hausse sensible, depuis 2002, des séismes glaciaires (voir ce texte), c'est-à-dire des "tremblements" causés par le déplacement d'immenses masses de glace sur le roc. Rien qu'en 2005, les sismographes en ont détecté deux fois plus qu'au cours des années précédentes. Et ils sont évidemment plus fréquents en été.

Bien sûr, préviennent le blogueur de Real Climate, toute prévision comporte sa part d'incertitudes. Certaines des données sur lesquelles s'appuient ces études –par exemple, les données satellites– n'ont que quelques années de recul. Mais aucune des nouvelles données ne pointe dans la direction des prévisions les plus prudentes déjà avancées par l'IPCC en 2001; elles pointent au contraire vers les prévisions les plus pessimistes quant à la hausse du niveau des eaux. "Ceux qui ont choisi d'ignorer ou de rejeter ces prévisions ont à présent encore moins de raisons de le faire."

 

 

En manchette la semaine dernière:
Effet secondaire: effondrement du système immunitaire

A lire également cette semaine:
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