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Ce n’est pas seulement moi qui le dit. Des centaines de journalistes —et de relationnistes— ont écrit là-dessus. Dans les 12 derniers mois, on a même réussi à y consacrer des livres entiers. On est rendu bien au-delà de la caricature du Prof Tournesol enfermé dans sa tour d’ivoire : on est devant une communauté qui, face à des sujets d’actualité qui la concernent au premier chef, s’est carrément plantée.

Y compris là où elle a pourtant les deux pieds bien campés : Internet.

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Cela n’a rien à voir avec le fait que certains membres de cette communauté aient démontré d’indéniables talents de vulgarisateur. Ni avec le fait qu’en Amérique du Nord et en Europe, depuis un demi-siècle, on a vu éclore de brillantes initiatives pour améliorer la culture scientifique des jeunes et des moins jeunes.

Cela a tout à voir avec: où sont-ils, les scientifiques, quand on a besoin d’eux? Où sont-ils lorsque les attaques ne visent plus à simplement « mettre en doute » les conclusions —comme au bon vieux temps de la guerre du tabac— mais à vilipender un groupe au complet? Ainsi du pseudo- climategate : d’une demi-douzaine de courriels sortis de leur contexte, on est parvenu à convaincre une partie de l’opinion publique qu’il existait un scandale capable d’effacer des milliers de recherches étalées sur 40 ans. Plus anti-science que ça, tu réclames le retour à la théorie de la Terre plate!

Que le citoyen moyen ne sache pas vers quelles sources fiables se tourner, c’est compréhensible. Mais où se cachaient-elles, ces sources fiables?

Pour le relationniste américain David Wescott, elles n’étaient pas cachées : elles se parlaient entre elles. C’est du moins ce qu'il leur reproche dans ce billet aux allures de séance de séance de défoulement.

Les critiques anti-science cherchent des gens, là dehors, et ils dialoguent avec eux dans les termes les plus simples possible. Les scientifiques et les communicateurs scientifiques, lorsqu’ils parlent enfin, le font essentiellement entre eux.

Vous le trouvez trop dur? Il n’est même pas encore entré dans le vif de son sujet :

La blogosphère représente, pour les scientifiques, une incroyable occasion de partager des idées avec le reste d’entre nous. Et il y a des centaines de scientifiques extrêmement intelligents écrivant de très impressionnants blogues —la plupart d’entre eux utilisent des mots que je n’ai jamais vus. Mais sur des questions telles que les changements climatiques ou l’évolution, ou bien lorsque la science en général est critiquée, pas beaucoup de ces scientifiques blogueurs aiment dialoguer avec les « croyants ». Ils préfèrent éviscérer leurs critiques, et insulter ceux qui pourraient vouloir suivre ces critiques.

Sur les blogues de science, les scientifiques partagent leurs points de vue avec leurs collègues, et ils ajoutent de puissantes envolées pour faire bonne mesure. Ça peut être de la bonne science, mais ce ne sont pas de bonnes relations publiques.

Ëtre cool —projeter une image de vivacité d’esprit, de jeunesse, de dynamisme— c’est bien. Mais en profiter pour faire comprendre le pourquoi et le comment de ce sur quoi l’on travaille, c’est encore mieux.

Vous pouvez lire le reste de son exutoire ici.

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