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Alors que les uns s’emploient à faire entendre leur voix, les autres planchent sur d’obscurs documents dans l’espoir qu’une virgule bien placée finisse par faire consensus et qu’une entente internationale ne débouche à Cancun. Revue de presse en continu de la Conférence sur les changements climatiques.

30 novembre : On mentionnait dans l’article précédent — les préliminaires — ces environnementalistes qui, depuis l’an dernier, remettent en question le processus de négociations. Bill McKibben, fondateur de 350.org — et qui est à Cancun — en a remis, se disant « frappé par l’apparence d’irréalité qui entoure les négociations ».

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Quant à 350.org, il a fait sensation avec sa dernière idée, lancée pour coïncider avec Cancun : des oeuvres d’art conçues pour être photographiées... par satellite. Par exemple, des centaines de personnes réunies à Santa Fe, dans le lit d’une rivière à sec, portant de grands panneaux bleus symbolisant l’eau qui y coulait. Ou l’ours polaire (photo) dessiné sur un glacier d’Islande.

Pendant ce temps à Cancun, l’un des négociateurs japonais s’est chargé de rappeler qu’il faut maintenir les attentes basses : « les USA ne reculent pas; ils continuent juste de retarder le processus. S’il faut que le monde compte sur les USA, nous n’irons nulle part. »

1er décembre, 9h07 : Soyez prévenus, on ne mentionnera pas sur cette page les fossiles du jour : c’est joué d’avance, le Canada va en rafler une bonne partie. La compétition est injuste.

1er décembre, 20h: Dans toute la fournée de révélations autour de WikiLeaks, ça vous a peut-être échappé, mais plusieurs des messages ont « révélé » que l’Arabie Saoudite avait fait de l’obstruction l’an dernier, pendant et après la conférence de Copenhague. Apparemment, les Saoudiens ne sont pas chauds à l’idée d’un traité sur la réduction des gaz à effet de serre, on se demande bien pourquoi...

Par contre, les messages tendent aussi à démontrer que l’administration Obama était sérieuse dans sa volonté d’en arriver à un accord à Copenhague. Une occasion manquée.

1er décembre, 22h30: L’intervention du Japon que nous signalions hier (voir 4 paragraphes plus haut) est devenue the talk of the town à Cancun. Une intervention qui jette une douche d’eau froide sur ceux qui (il en reste) rêvent encore à un Kyoto II après 2012, même si elle n’apprend pourtant rien de neuf, écrit Andrew Revkin.

Kyoto a depuis longtemps été vu comme une impasse, compte tenu du fait que, pour différentes raisons, autant la Chine que les États-Unis, principales sources mondiales de gaz à effet de serre, ne sont pas liés par ce pacte. Et le Japon a signalé cette évolution depuis longtemps. Mais la déclaration du Japon a malgré tout ébranlé les négociations, un royaume où le langage sans artifices est une rareté.

Notre blogueur René Audet, qui est lui aussi sur place, ajoute son grain de sel ici.

Et pendant ce temps, les mouvements de droite profitent de Cancun pour poursuivre leur guerre à la science. Dimanche au réseau de télé Fox Business, six panelistes arguaient que les partisans de politiques sur le climat cherchent à démanteler le capitalisme, la preuve étant que « pas un seul partisan du libre marché » ne veut combattre le réchauffement climatique. Selon The Wonk Room , les milliardaires Bill Gates et Richard Branson ne seraient pas du tout d’accord avec cette affirmation.

2 décembre, 16h20: En plus des flèches japonaises contre les superpuissances, les pays émergents ont des listes de reproches longues comme le bras. Un déficit de confiance, titre cette déléguée canadienne dans Seed (et c'est un euphémisme).

C'est dans ce contexte qu'il faut placer l'intervention de l'Inde aujourd'hui, qui propose un système de suivi (monitoring) des émissions des gros pollueurs: un compromis qui pourrait théoriquement rallier les États-Unis et la Chine, tout en répliquant aux flèches japonaises. Mais un système de surveillance, quel qu'il soit, ne se mettrait pas en place en criant ciseau, comme en témoigne ce texte ardu d'un délégué français. René Audet suggère quant à lui que le Dialogue de Carthagène pourrait à tout le moins « tempérer l’axe conflictuel Nord-Sud ».

2 décembre, 17h05: L’Organisation météorologique mondiale publie un communiqué confirmant que 2010 se classera dans le « top 3 » des années les plus chaudes depuis 160 ans, et que la décennie 2001-2010 battra un nouveau record. Au même moment, quatre sénateurs républicains publient un communiqué demandant au président Obama de mettre fin à l’aide pour l'adaptation au réchauffement climatique des pays pauvres.

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