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Planètes à gogo
Les auteurs de science-fiction ont souvent imaginé
ceci: un monde solitaire, errant entre les étoiles (et
bien sûr, confronté à chaque escale à
une foule d'ennemis, mais ceci est une autre histoire). Les astronomes
viennent de localiser 18 de ces "planètes-sans-étoile".
Quelle importance accordez-vous
à cette nouvelle?
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On parlait déjà d'électrons libres pour
désigner ces étranges particules qui errent toutes
seules. Voilà que l'expression devra peut-être s'élargir
aux planètes. Dans une nébuleuse située
dans la constellation d'Orion, il y aurait au moins 18 de ces
mondes errants, un nombre largement suffisant pour créer
une petite controverse sur la façon dont les planètes
se forment.
En effet, le portrait communément accepté -le
nuage de gaz et de poussières où se condensent
peu à peu un soleil et ses planètes- ne suffit
plus. Si les observations de l'équipe d'astronomes américains,
espagnols et allemands se confirme, il faudra trouver une explication
à la formation de telles planètes, qui ne tournent
autour d'aucune étoile.
Mais
sont-elles vraiment des planètes? La question reste
posée. Les 18 objets font entre cinq et 15 fois la taille
de Jupiter, le géant de notre propre système solaire,
ce qui pourrait les placer dans la catégorie des naines
brunes ces petites étoiles dont on dit qu'elles ne sont
pas "allumées" (autrement dit, elles ne brillent
pas).
Bien qu'étant situés à 1147 années-lumière,
ce qui est pas mal plus loin que les planètes extra-solaires
détectées depuis quatre ans, ces objets émettent
une grande chaleur (comme Jupiter), de l'ordre de 1500 à
2000 degrés Celsius, ce qui les a rendus visibles dans
l'infra-rouge. Une autre raison qui conduit plusieurs astronomes
à ne pas utiliser trop vite le terme "planètes"
pour les désigner.
Quoique la raison principale soit encore plus banale: à
l'heure actuelle, la définition astronomique officielle
d'une planète est: un objet qui tourne autour d'une étoile...
Sont-ils nés d'un processus astronomique encore inconnu,
ou s'agit-il de corps nés autour d'une étoile puis
éjectés dans l'espace, pour une raison tout aussi
inconnue? Le jeune âge de cette nébuleuse appelée
Sigma Orionis (à peine un à cinq millions d'années)
est-il lié à ce phénomène? Il pourrait
s'écouler bien du temps avant qu'on ait la réponse,
à moins qu'on ne détecte plusieurs autres de ces
objets errants, ce qui permettrait d'avoir un meilleur "échantillon".
La découverte a été réalisée
sous l'égide de l'Institut d'astrophysique des Canaries
et de ses deux télescopes à infra-rouge situés
dans les îles Canaries et en Espagne, en plus du télescope
Keck d'Hawaii, et est publiée
dans la dernière édition de la revue Science.
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