Semaine du 19 février 2001

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Aimeriez-vous avoir une peau en plastique?


E
st-ce du plastique ou de la peau ? Les deux!


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C'est en effet, une peau... en plastique. Ou si vous préférez, du plastique qui, comme la peau, possède l'extraordinaire capacité... de se régénérer. De réparer ses "blessures".

C'est le dernier exploit, et non le moindre, du génie biotechnologique. Et cette fois, ce n'est pas la médecine qui salive devant cette percée, mais l'industrie des matériaux: la nouvelle n'était pas passée sur les fils de presse que, déjà, on se mettait à phantasmer sur les usages d'un plastique auto-guérisseur: par exemple, sur les parois de la navette spatiale, afin de boucher les mini-fissures creusées par le gel, comme ce qui s'était passé avec la désastreuse navette Challenger, en 1986. Ou sur les ponts, également affectés par le gel et le dégel. Sur les téléphones cellulaires, qui pourraient ainsi s'auto-réparer lorsqu'ils sont éraflés à la suite d'une chute. Les raquettes de tennis, qui subissent de fortes tensions entraînant des bris. Les organes artificiels. Bref, partout où il y a du plastique dans notre société -ce qui revient à dire, partout dans notre société !

L'exploit est l'oeuvre d'une équipe de l'équipe de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, et est décrit comme un "coup de génie" dans la dernière édition de la revue Nature. Il ne s'agit pas à proprement d'un nouveau matériau, mais plutôt d'un amalgame de technologies déjà connues: d'une part, un réseau de polymères tout ce qu'il y a de classique, donc susceptible de s'étirer, de se tordre et par conséquent, éventuellement, susceptible de craquer ou de se trouer. Un peu partout dans ce matériau, ont été glissées de minuscules capsules contenant un liquide "guérisseur" -des capsules qui font tout juste 50 millièmes de millimètre de diamètre!

Le liquide, appelé dicyclopentadiène, est libéré par la capsule lorsque le matériau qui l'entoure subit une altération -par exemple, une déchirure. Et sous nos yeux éblouis, le liquide se "polymérise" -ce qui signifie qu'il se transforme lui aussi en un réseau de polymères, microscopique, mais suffisant pour combler le trou.

Evidemment, encore faut-il que les capsules soient juste assez rigides pour soutenir une certaine pression, et juste assez souples pour céder au bon moment. L'essentiel de la percée technologique est là. L'équipe dirigée par Scott White affirme en être arrivée à un taux de succès de 75%, après avoir accordé à ses matériaux-cobayes deux jours pour "récupérer".

Ils ne sont toutefois pas les premiers à avoir mis au point une structure composite "auto-réparatrice": dès 1993, une équipe américaine décrivait un matériau "passif, intelligent et auto-réparateur dans un matériau composite de polymères". Le taux de succès du dernier-né est plus prometteur, mais c'est son coût de production qui décidera de tout, avant qu'on décide de l'employer sur une raquette de tennis ou sur une navette spatiale...

"Les applications sont énormes, salive déjà Scott White, en entrevue au New Scientist. Si, ajoute-t-il aussitôt, nous pouvons atteindre tous nos objectifs techniques à un coût raisonnable." Mais dans tous les cas, il vient peut-être de montrer aux ingénieurs des matériaux la route du futur...

 

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