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semaine du 15 juillet 2002



Clonera, clonera pas...


O
ui, une femme est enceinte d’un bébé cloné. Non, elle ne l’est pas. Mais n’y avait-il pas trois femmes ? Non, il n’y en a plus qu’une. Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?

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Severino Antinori, le "médecin-qui-fabrique-des-clones", est-il un irresponsable, un savant fou, un mégalomane, ou toutes ces réponses à la fois? Après un article paru dans le quotidien français Libération vendredi, qui rapportait ses propos, selon lesquels une de ses patientes serait enceinte du clone de son époux, et en serait maintenant à sa 17e semaine de grossesse, voilà le médecin qui, dès le lendemain, fait volte-face et publie un démenti.

Le terme "clonage" est un terme "cinématographique", affirme Severino Antinori dans son communiqué, et il ajoute ne l’avoir jamais employé. Il aurait plutôt parlé de "transfert de noyau somatique". Ce qui, soit dit en passant, est la technique à la base du clonage.

Terme cinématographique? Pas pour les organisateurs du congrès au cours duquel Antinori avait accordé cette entrevue à Libération: eux-mêmes l’emploient à tour de bras, en français comme en anglais (cloning). Interrogé à ce sujet, le généticien Axel Kahn confirme: "la totalité des travaux de transfert nucléaire dans des ovules, présentés dans les revues scientifiques, l'a été sous le terme de "clonage". "

La seule réserve qui peut être faite, comme nous l’avons fait souvent dans ces pages, c’est la différence entre clonage thérapeutique et clonage reproductif: le premier ne vise pas à créer des bébés, mais à copier des cellules qui pourraient, éventuellement, servir à créer des organes en vue, par exemple, de transplantations.

Sauf que si le Dr Antinori parlait d’une patiente enceinte de 17 semaines (15 semaines au moment de l’entretien, qui a eu lieu le 1er juillet), il ne parlait évidemment pas d’un simple clonage d’une poignée de cellules.

Quant à la journaliste de Libération, elle persiste et signe. Le Dr Antinori a déclaré le 1er juillet, à Vienne: "parmi mes patients, 50 couples qui souffrent d'une infertilité masculine totale se sont portés volontaires pour entrer dans un programme de clonage. J'ai fait 18 transferts d'embryon créés par clonage. Et j'ai obtenu une grossesse. Elle est dans sa quinzième semaine." Il s’agissait d’une rencontre d’heure et demie entre la journaliste et le scientifique italien, pour laquelle il avait donné son accord de principe, et cette entrevue a eu lieu pendant le 18e Congrès de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie.

Ceci étant dit, il y a près de trois mois, en avril (voir ce texte), Antinori avait affirmé que trois patientes "de son réseau de spécialistes" -façon d’éviter d’en attribuer à lui seul la responsabilité- étaient enceintes de clones, et que les naissances étaient prévues pour les environs de décembre 2002. Dont deux en Russie. Aujourd’hui, il n’est plus question que d’une seule patiente. Où sont passées les deux autres? Pour un événement scientifique d’une pareille importance —s’il existe ailleurs que dans son imagination- c’est pour le moins étonnant de voir le scientifique qui en est "l’auteur" oublier aussi vite...

Celui qui était décrit jusqu’à il y a quelques mois comme son collaborateur, l’Américain Panos Zavos, n’est plus dans le coup. "Je ne sais rien des clones dont parle Severino, a-t-il déclaré à Libération. On est amis depuis dix-huit ans, on le reste, mais pour le clonage, on ne marche plus ensemble." Et d’ajouter : "Severino n'a pas d'équipe."

Mais lui en a une. Et s’il ne marche plus avec Severino dans l’affaire du clonage, ce n’est pas parce qu’il renie le clonage : "2002 sera l'année du clone. Au moins d'une grossesse."

Reste à savoir où. En Italie, pays où réside le Dr Antinori, le clonage humain sera passible, peut-être d’ici la fin de l’été, de 10 à 20 ans de prison. Vingt et un pays l’interdisent déjà par loi (dont le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, mais ni le Canada ni la France) en plus de six États américains (dont la Californie) et de trois provinces australiennes.

 


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