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semaine du 23 décembre 2002



Il était une fois...

Il était une fois une humanité.

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Elle vivait sur une belle petite planète: oasis au milieu de l'inhospitalier désert cosmique. Mais elle n'était pas heureuse.

Pour un oui, pour un non ou pour une peau plus foncée, elle érigeait des barrières. Au nom de concepts aussi nébuleux que les cheveux blonds et les yeux bleus, les uns avaient clamé leur supériorité et justifié la mort de six millions des autres. Au nom de concepts encore plus nébuleux parce qu'invisibles, comme la croyance en un dieu différent, les uns avaient clamé leur droit acquis sur un territoire, aux dépens de ceux qui y vivaient déjà.

Au nom de ces choses qu'elle appelait la race, le peuple ou la religion, l'humanité s'était divisée contre elle-même.

Paradoxalement, au fil des âges, elle avait puisé une partie de sa force dans ces divisions. Car jadis, des centaines de milliers d'années plus tôt, ces divisions avaient eu un caractère inéluctable, quand les ancêtres des humains venaient à peine de se dresser sur leurs pattes de derrière. À ces époques, la cohésion d'un groupe assurait sa survie. Et à ces époques, l'instinct l'emportait encore sur l'intelligence: l'agressivité animale n'aurait pas pu s'effacer du jour au lendemain.

D'aucuns prétendaient que ces barrières et ces divisions avaient encore un caractère inéluctable quelques générations plus tôt: les distances entre les peuples étaient énormes, et l'ignorance de l'autre et de ses coutumes était par conséquent abyssale. Nul ne pouvait exiger de celui qui n'avait jamais quitté son village qu'il ait spontanément confiance en l'étranger.

Mais en ce XXe siècle, puis ce XXIe, la planète s'était rapetissée. Chacun pouvait en apprendre davantage des étrangers, même s'ils vivaient à des milliers de kilomètres, grâce aux bibliothèques, aux journaux, à la télé. Et la science était de plus en plus mise à contribution: à mesure que s'accumulaient les connaissances, il devenait clair que les 6 milliards d'humains, de quelque nationalité qu'ils soient, descendaient tous d'un ancêtre commun, vieux de pas plus que quelques milliers d'années.

Dès lors, les barrières perdaient tout leur sens. L'humanité avait en main tout le savoir nécessaire pour que l'inutilité et la stupidité des divisions raciales ou ethniques ne lui saute aux yeux.

L'un de ces savoirs s'appelait la génétique. Dès ses premiers pas, cette science avait permis d'établir que l'humain et le chimpanzé partageaient plus de 97% de leur code génétique. Ce qui ne laissait pas grand-chose pour une différence entre le Basque, le Pygmée et l'Inuit...

Plus les savants s'enfonçaient dans les profondeurs des gènes, plus ils pouvaient se faire plus précis quant aux 3% restants. Ainsi, en cette veille de Noël 2002, un groupe d'entre eux avait publié une nouvelle étude -la plus détaillée du genre, en attendant la prochaine!- qui concluait que presque toutes les variations génétiques différenciant un humain d'un autre se retrouvaient à parts égales dans tous les coins du monde, toutes les nations, tous les peuples.

Toutes les variations qui avaient pour conséquence qu'un humain était prédisposé au cancer mais pas son voisin, ou qu'un médicament faisait effet sur lui mais pas sur son voisin. Plus précisément 95% de ces variations, étaient présentes aux quatre coins du globe.

En d'autres termes: ce que cette nouvelle étude démontrait, c'était que, à quelques exceptions près, il y avait davantage de différences génétiques entre deux humains d'un même groupe ethnique qu'entre deux groupes ethniques. Il y avait certes de-ci de là quelques anomalies statistiques qui ressortaient de tel et tel groupe, mais rien pour parler de différences significatives. Chaque humain avait bel et bien 6 milliards de cousins à peine différents.

Les scientifiques avaient étudié 400 marqueurs génétiques chez 1056 personnes provenant de 52 nationalités.

On ne sait pas trop comment se termine cette histoire. S'il s'agissait d'un véritable conte, la scène finale, une fois dévoilés ces résultats, serait celle d'une grande embrassade hollywoodienne.

Mais dans un monde où un tiers de la population du pays le plus riche (et combien dans les autres pays?) croit encore que la Terre a été créée en 7 jours il y a 6000 ans, il y a du chemin à faire...

Le savoir, scientifique et historique, est effectivement là, mais même ceux qui y ont librement et gratuitement accès ne voient pas l'utilité, pour l'instant, d'échanger leurs croyances et leurs préjugés contre un peu de matière grise.

Joyeux Noël quand même...


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