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semaine du 28 janvier 2002



Quand les OGM chinois s'éveilleront...


S'ils veulent poursuivre leur lutte contre les OGM, les écologistes devront s’y mettre à plusieurs : la Chine et son milliard d’habitants sont en voie de devenir le royaume des cultures modifiées génétiquement.

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Alors que la controverse sur les OGM se poursuit dans plusieurs régions du monde, et a même conduit, chez certaines compagnies, à un arrêt de la production, la Chine elle, s’y lance à plein régime. Selon une étude parue dans la dernière édition de la revue américaine Science, les scientifiques chinois travaillent d’ores et déjà sur davantage de produits génétiquement modifiés que les scientifiques de quelque pays que ce soit, à l’exception des États-Unis. Et si la tendance se maintient, même la position de tête des Américains n’est pas assurée.

Pour un pays encore considéré dans la catégorie "en voie de développement", la Chine investit énormément dans les OGM: 112 millions$ en 1999 (l’essentiel de cette somme provient de subventions gouvernementales, ce qui en fait un signal clair), contre 15 millions$ pour l’Inde et le Brésil, les autres chefs de file parmi les pays en voie de développement. En comparaison, les États-Unis investissent entre deux et trois milliards.

Les chercheurs chinois, selon l’étude (la lecture du résumé nécessite une inscription gratuite) de Science (menée conjointement par des chercheurs américains et chinois), travaillent sur plus de 50 espèces modifiées de plantes et plus de 120 gènes dits fonctionnels.

Sur 353 projets déposées entre 1996 et 2000 au Bureau chinois de l’Administration de génie génétique, 251 ont été acceptés, concernant des plantes ou des animaux transgéniques, soit à des fins d’expériences dans des champs ou des laboratoires. Là-dessus, les instituts de recherche de là-bas disent avoir développé 141 OGM végétaux, dont 65 ont été approuvés par le gouvernement pour utilisation dans des cultures à l’air libre, et 31 pour commercialisation. Ce qui, pour une industrie encore jeune, est énorme.

Leurs priorités traduisent une réalité propre à la Chine: le riz plutôt que le maïs, les pommes de terre et les arachides plutôt que le colza. Ces choix rappellent une préoccupation majeure là-bas: les cultures "conventionnelles", dans leur état actuel, ne seront pas en mesure de nourrir l’énorme population (une catégorie de riz résistante à trois maladies a déjà subi deux années de tests).

Et ces choix mettent en même temps à mal un des arguments avancés par les écologistes depuis des années: que les pays en voie de développement, eux qui devraient en théorie être les premiers bénéficiaires des OGM, ne pourraient jamais en profiter, parce que la technologie serait trop coûteuse.

Les promoteurs des OGM prétendent en effet qu’en produisant des plantes plus résistantes aux maladies ou aux insecticides, ils pourront produire plus pour moins cher —et que cela servira, par conséquent, aux pays pauvres. Propagande, répliquent les écologistes, puisque ces pays n’auront jamais les moyens de se procurer les (bio)technologies et l’expertise nécessaires.

La Chine est donc en train de donner raison aux promoteurs d’OGM...

"La Chine, lit-on, accélère ses investissements en biotechnologie agricole et se concentre sur des biens qui ont été largement ignorés dans les laboratoires des pays industrialisés... Des petits fermiers ont commencé à adopter de façon agressive les plantes transgéniques, lorsqu’ils y sont autorisés." Le gouvernement aurait manifesté son intention d’augmenter de 400% ses investissements d’ici 2005.

Si la Chine réussit effectivement, au bout du compte, à nourrir sa population avec ses OGM, elle aura dès lors un argument en béton pour exporter ceux-ci. Au point où elle aura la capacité de devenir le premier pays exportateur d’OGM...

 


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