L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Notre chronique de
vulgarisation scientifique!


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






semaine du 21 avril 2003



Trente ans après la guerre...

Alors qu'une guerre s'achève, une recherche rappelle que 30 ans après une autre guerre, on n'a pas encore fini d'en mesurer les effets.

Que pensez-vous de cette nouvelle?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito


L'Agent Orange: ce nom rappelle de sinistres souvenirs à ceux qui étaient nés pendant la guerre du Vietnam. A l'origine simple herbicide, il fut utilisé à grande échelle par l'armée américaine pour "déraciner" les rebelles.

A très grande échelle: une analyse de documents militaires récemment rendu publics révèle que plus de 77 millions de litres (plutôt que 70 millions) ont été largués pendant la guerre, et que l'Agent Orange contenait un niveau de dioxine encore plus élevé que ce qui avait été estimé. Or, les effets hautement cancérigènes de la dioxine sont depuis longtemps documentés.

Qui plus est, les documents de vol des pilotes de l'époque permettent de cartographier avec précision les zones d'arrosage. Et de comprendre à quel point ces zones avaient été choisies avec soin –là où on voulait vraiment faire mal à l'ennemi– au point d'avoir arrosé à plusieurs reprises au même endroit. En tout, de 1961 à 1971, 10 000 "missions" d'arrosage. Qui, avec l'aide des vents dominants, auraient touché plus de 2 millions de personnes.

Tout ceci mis dans la balance permet de confirmer les pires craintes des scientifiques et des médecins qui, au cours de la dernière décennie, ont émis hypothèses après hypothèses sur le fait que les retombées de l'Agent Orange sur la population vietnamienne –en cancers, certains apparus 5, 10, voire 20 ans plus tard– avaient été grandement sous-estimés. Il y a trois ans, on apprenait par exemple que certains vietnamiens avaient en eux des taux de dioxine 200 fois supérieurs à la limite acceptable.

En tout, apprend-on dans la dernière édition de la revue Nature, deux fois plus de dioxines ont été dispersées via l'Agent Orange que ce qui avait jusqu'ici été estimé officiellement. Si on y ajoute les moins connus Agent Pourpre et Agent Rose, c'est quatre fois plus de dioxines que ce qui avait été estimé.

L'étude, qui fait la Une de Nature, a été dirigée par Jeanne Mager Stellman, de l'Université Columbia (New York) et commandée par l'Institut américain de médecine, un organisme gouvernemental. La cartographie de cet épisode le plus sombre de la guerre du Vietnam permettra aux médecins et épidémiologistes, écrit l'Institut, d'évaluer avec précision les retombées d'un tel poison et de cibler mieux que jamais le travail sur le terrain –puisque, 30 ans après la fin de la guerre du Vietnam, l'Agent Orange donne encore du fil à retordre aux médecins. Pas seulement chez les Vietnamiens d'ailleurs: plusieurs soldats américains ont souffert et souffriront jusqu'à leur mort de la dispersion de ces poisons dans l'air.

De quoi s'inquiéter des retombées qu'auront sur l'Irak les "frappes chirurgicales" et les pénuries d'eau, de nourriture et de médicaments, aux environs de l'an 2030...

 


En manchette la semaine dernière:
Le clonage humain voué à l'échec?

A lire également cette semaine:
La plus vieille écriture du monde

Le plus vieil ADN du monde

De Challenger à Columbia: quand l'Histoire bégaie

Alerte Croix-Rouge à Bagdad

Un noyau liquide pour Mars

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | Le Cyber-Express | Bibliothécaire Québécois | plan du site