
Le 26 octobre 2005

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La pollution fait naître plus de filles
(Agence Science-Presse) - La pollution
fait naître plus de filles: c'est la deuxième
fois en deux mois que nous employons ce titre à l'Agence
Science-Presse. Les preuves que les produits toxiques ont
un impact sur les cellules sexuelles continuent en effet
de s'accumuler... mais dans la plus grande discrétion.
Ainsi un groupe de cherw
cheurs du Brésil est venu annoncer
à Montréal ses découvertes dans le
cadre d'un congrès américain. Trois pays impliqués
donc; et pourtant, une couverture médiatique maigrichonne.
N'eut été d'un article du service d'information
de la revue Nature (revue britannique!) le 21 octobre,
la nouvelle serait passée complètement inaperçue
à Montréal.
Ce que Jorge Hallak et ses collègues
de l'Université de Sao Paulo ont découvert
en se penchant sur les bébés nés
dans leur ville entre 2001 et 2003, c'est que dans les
zones moins polluées, 48,3% des bébés
sont des filles, contre 49,3% dans les zones les plus
polluées. La mégalopole de 17 millions
d'habitants a été divisée en zones
à haute, moyenne et basse pollution atmosphérique,
à partir des analyses locales de la qualité
de l'air. |
Lire
aussi:
La
pollution fait naître moins de gars (Ontario)
La
pollution qui fait changer de sexe (chez les poissons)
Ainsi
que, dans un registre tout aussi inquiétant:
Le
sexe de la pollution (Belgique, mai 2001)
|
A première vue, la croissance du nombre
de filles ne semble pas bien grande, de 48,3% à 49,3%.
Mais ce point n'a pas été soulevé lors
du congrès de la Société américaine
de médecine de la reproduction, qui avait lieu la
semaine dernière à Montréal. Il faut
dire que plus personne ne semble douter que certains composés
polluants peuvent affecter le développement du sexe
d'un embryon. Le phénomène a été
confirmé il y a longtemps chez les poissons (lire
La
pollution qui fait changer de sexe). Mais il est très
difficile à évaluer chez les humains, d'autant
qu'on ignore quel composé polluant mérite
d'être mis en cause: Hallak parle de la pollution
comme d'un "stress reproducteur", similaire au stress causé
par des désastres naturels ou des attaques terroristes.
Bref, s'il y a une relation de cause à effet, on
est encore loin de l'avoir élucidée.
Au bout du compte, cette recherche va donc
surtout servir... à justifier d'autres recherches.
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