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75 ans plus tard, les Américains sont toujours
aussi singes
(ASP) - Il y a 75 ans, pendant les 15 derniers jours du mois
de juillet 1925, les Américains, et une bonne partie du
reste du monde occidental, étaient suspendus aux reportages
quotidiens du "procès du singe": celui que plusieurs
universitaires appellent plutôt le procès du siècle.
Un procès contre un professeur de science du Tennessee,
que l'on accusait d'avoir enseigné quelque chose d'illégal:
l'évolution.
Soixante-quinze
ans plus tard, le débat entre évolution et création
fait toujours rage dans le milieu scolaire américain.
Non seulement le procès n'a-t-il rien changé, mais
même les avancées scientifiques spectaculaires depuis
1925 ne sont pas parvenues à faire démordre les
créationnistes. Il ne se passe pas une année, explique
à ABC Brad Williamson, prof de biologie depuis 25 ans
dans des "high school" du Kansas, sans qu'un étudiant
ne se lève pour argumenter avec passion contre la théorie
de l'évolution.
La raison étant que l'évolution, bien sûr,
entre en conflit avec ce qu'on peut lire dans les premières
pages de la Bible, le Livre de la Genèse. Pour plusieurs
créationnistes, la Terre et tout ce qu'elle contient ont
été créés il y a moins de 10 000
ans.
Les arguments "n'ont pas changé du tout"
en 75 ans, poursuit Williamson. "Il y a eu des changements
légaux, mais pas de changements psychologiques."
Plus de 100 journalistes avaient pourtant couvert ce procès
à l'époque, et le prof de science en question,
John T. Scopes, 24 ans, avait été défendu
par "le meilleur avocat du pays", Clarence Darrow.
John Scopes s'était porté volontaire pour violer
le règlement "anti-évolution", dans le
but de le tester devant les tribunaux. Il avait perdu et été
déclaré coupable. Deux ans plus tard, la Cour suprême
du Tennesse avait renversé cette décision, mais
en raison d'un vice de procédure mineur. La plus haute
cour de l'État n'avait donc pas touché au coeur
de la question -un gouvernement peut-il interdire l'enseignement
de l'évolution dans les écoles. Il faudrait attendre
les années 60 avant que le parlement du Tennessee ne rejette
cette loi et que la Cour suprême des Etats-Unis n'invalide
ce type de législation. Les créationnistes ont
alors changé de tactique et, au cours des années
70 et 80, plus de 20 parlements d'États ont plutôt
tenté d'introduire des règlements suggérant
qu'un "temps égal" soit consacré, dans
les classes, à l'enseignement du créationnisme
et de l'évolution. Seulement deux de ces États,
l'Arkansas et la Louisiane, ont voté de telles lois. En
1987, la Cour suprême les déclarait elles aussi
invalides, jugeant que le créationnisme est un concept
religieux, et qu'un État n'a pas autorité sur la
religion.
L'an dernier, au moment où le comité du Kansas
sur l'éducation créait un émoi international
en interdisant que l'on parle désormais d'évolution
dans les examens de fin d'année -de la 1ere à la
12e année- un sondage Gallup révélait que
seulement 49% des Américains étaient d'accord pour
dire que l'évolution de l'être humain est un processus
qui s'est étalé sur des millions d'années.
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