En manchettes la semaine dernière:
La vieille Asie techno
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Là où il y a pollution,
il n'y a pas de pluie
Le printemps
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Le battement
de coeur de la vie
La Lune et la
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Pardon, vous
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Décalage horaire martien
C'est Hollywood qui sera content : au moment même
où arrive sur les écrans une superproduction intitulée
Mission to Mars, plusieurs études scientifiques
convergent pour nous obliger à spéculer sur, eh
bien oui, une future mission vers Mars.
Il y a tout d'abord cet humiliant double échec de la
Nasa qui oblige à repenser le calendrier. Un rapport sur
l'écrasement probable de la sonde Mars Polar Lander (lire
notre manchette), qui doit
être déposé cette semaine, pointera manifestement
comme " principal suspect " une défaillance
technique du côté de l'équipement qui, dans
les pattes de la sonde, devait servir à confirmer que
" ça y est, nous nous sommes posés ".
Mais comme on n'en sera jamais certain, il est dès
lors important de s'interroger sur la fiabilité des prochaines
missions. Or, un second rapport doit lui aussi être déposé
d'un jour à l'autre, avec des recommandations sur l'avenir
du programme martien : en particulier, la mission qui aurait
permis à un robot de ramener sur Terre des échantillons
de cailloux martiens en 2008 sera non seulement retardée
-mais son coût passera vraisemblablement du simple au double.
Selon le média Space Daily, on apprendrait en
effet ce mois-ci que cette mission, qui devait à l'origine
coûter 400 millions$, en
coûterait désormais un milliard. Et selon la
revue Science, on apprendrait également qu'au plan
initial de la Nasa d'envoyer deux sondes tous les deux ans -avec
pour point culminant ce retour en 2008- on
ajouterait plusieurs petites sondes. Chacune serait moins
coûteuse que ses grandes soeurs, mais leur nombre plus
élevé augmenterait les risques de réussite.
Conséquence de tout cela : oubliez 2008. Le point culminant
de ce " retour vers Mars " commencé avec Pathfinder
il y a quatre ans (lire notre manchette)
est reculé de quelques années. D'autant plus que
les rapports, commandés par le patron de la Nasa, Dan
Goldin, insisteraient également sur la nécessité
de mettre désormais en place une gestion plus serrée
du programme martien -une façon diplomatique de rappeler
que l'échec de Mars Climate Orbiter, en 1999, a été
causé par une confusion stupide entre le système
métrique et le système anglais.
" Ce débat sur l'exploration martienne se révélera
probablement très public et très douloureux pour
l'agence spatiale américaine, à court terme ",
écrit Science. Côté crédibilité,
la Nasa a effectivement une longue pente à remonter...
Pôles et rivières de Mars
Comme pour tourner le fer dans la plaie, une des recherches
scientifiques publiées cette semaine vient rappeler aux
experts combien il aurait été intéressant
d'avoir, en décembre dernier, un Mars Polar Lander intact.
Les dernières données en provenance de Mars Global
Surveyor, en orbite de la planète rouge, viennent de révéler
des différences
inattendues entre les deux Pôles de Mars. Le Pôle
Nord semble constitué d'un vaste champ de glace relativement
lisse, posé sur le roc. Le Pôle
Sud ressemble plutôt à un fromage gruyère
et sa surface est accidentée. Personne n'est en mesure
d'expliquer cette différence, reconnaît Peter Thomas,
de l'Université Cornell (New York) qui analyse ces images
dsans la revue Nature. Et il est peu probable que Mars
Global Surveyor puisse nous l'expliquer, là où
il est.
On sait que ces deux calottes glaciaires sont composées
en bonne partie de ce qu'on appelle de la glace sèche
: du dioxyde de carbone à l'état solide, qui se
transforme en gaz quand la température remonte, pendant
l'été martien. De fait, il y a près d'un
siècle que les astronomes ont constaté que les
calottes glaciaires de là-bas évoluaient au rythme
des saisons, ce qui a longtemps conduit à croire que cette
" glace " était, comme la nôtre, de l'eau
pure. Ceci n'empêche pas qu'il y a de la glace d'eau au
milieu de cette glace de carbone. Mais personne ne sait en quelle
proportion. Là encore, on comptait sur Mars Polar Lander...
Ce n'est pas tout. Le décidément très
sous-estimé Mars Global Surveyor fait également
parler de lui dans la revue Science, qui publie une autre
étude, celle-là sur des rivières souterraines.
Des mesures des plaines de l'hémisphère Nord de
Mars révèlent en effet la présence, dans
un lointain passé, de rivières souterraines qui
pourraient avoir transporté d'énormes quantités
d'eau. Les différences d'élévation entre
le Nord et le Sud, associées à un rapide refroidissement
de la planète il y a 3 ou 4 milliards d'années,
auraient créé cette situation particulière.
La géophysicienne du Massachusetts Institute of Technology
qui est derrière cette découverte, Maria Zuber
(auquel
le réseau de télé ABC consacre un intéressant
portrait), a consacré 10 ans de sa vie à démontrer
cette hypothèse. C'est moins spectaculaire que Mission
to Mars. Mais quel cinéaste voudrait parler d'une
histoire vieille de 3 ou 4 milliards d'années?
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