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Au commencement, il créa...
Qui est venu en premier, l'oeuf ou la poule? Les biologistes
pensent avoir trouvé la réponse.
La génétique vous
inquiète? Vous enthousiasme?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito
Leur exploit, "c'est l'équivalent de l'ascension
du Mont Everest". Et pourtant, il y a de bonnes chances
pour que votre journal préféré n'en ait
pas dit un seul mot. C'est que cet exploit est farci de mots
compliqués, du ribosome à l'ARN, et qu'il n'est
vraiment pas facile d'en expliquer la teneur de façon
simple. Il y aurait intérêt. Parce que c'est
une page du grand livre de la vie, une page de l'introduction
de ce livre, que les scientifiques viennent probablement
de déterrer.
Deux équipes indépendantes ont complété
une carte
d'une partie de la structure
du ribosome, ce composant de nos cellules qui sert d'usine à
protéines. Et cette carte leur apporte une partie des
réponses qu'espéraient les biologistes : elle suggère
que ce sont les molécules d'ARN, et non les protéines,
qui se tapent tout le travail consistant à réunir
les acides aminés et les protéines.
Ne quittez pas tout de suite, ce n'est pas si compliqué
que ça en a l'air. Acides aminés et protéines
constituent les " briques " originelles de la vie.
Tous deux constituent ce qu'on appelle de la matière organique,
mais aucun des deux n'est de la vie à proprement parler.
Ce sont de simples molécules chimiques, qui existaient
dans l'Univers longtemps avant que la vie n'apparaisse sur Terre.
Sauf que, sans ces molécules chimiques, la vie ne serait
pas apparue.
La découverte de cette semaine, qui se mérite
rien de moins que deux articles et une analyse dans la revue
Science, signifie donc que l'ARN était impliqué
dans le travail qui a conduit jusqu'à nous, avant même
que de la vie proprement dite ne soit apparue sur Terre. C'est
l'ARN qui pourrait être le grand coordonnateur de "l'union"
entre les acides aminés et les protéines. Notre
planète, il y a quatre milliards d'années, aurait
d'abord été un monde d'ARN (comme d'autres
biologistes le suggèrent depuis peu), avant que l'ADN,
c'est-à-dire nos gènes, ne prenne la place qu'il
occupe aujourd'hui, au sein de tout ce qui vit.
L'ARN, logé dans le ribosome, est connu aujourd'hui
comme un simple porteur d'information génétique,
un messager. C'est un cousin chimique de l'ADN.
La "carte" obtenue par les chercheurs de l'Université
Yale (Connecticut) décortique littéralement le
ribosome atome par atome. Elle montre des détails de l'ordre
du millionnième de millimètre. "C'est la plus
grande structure moléculaire à haute résolution
à avoir jamais été déchiffrée",
résume le biologiste Nenad Ban, l'un des auteurs.
Mais le défi n'est pas terminé. Il reste à
décortiquer le reste du ribosome, et à chercher
à mieux comprendre le processus de la vie que cette découverte
implique. Comment, par exemple, ces usines à protéines
les fabriquent-elles, ces fameuses protéines. "Nous
n'en avons certainement pas terminé avec les défis
scientifiques que présente le ribosome", ajoute Thomas
Steitz.
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