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des poux
Le Groenland
n'est plus ce qu'il était
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Ont-ils vraiment
voyagé plus vite que la lumière? (suite)
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Le vrai chaînon manquant
Non, ce n'est pas un chimpanzé. C'est un objet
invisible, silencieux et qui ne pèse rien. C'est le dernier
des objets invisibles, silencieux et qui ne pèsent rien,
qui manquait à notre collection.
Est-ce que cette nouvelle vous
a inspiré?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito
Quelle collection? Rien de moins que celle des briques servant
à construire l'Univers. Le neutrino du tau, pour les intimes,
a été pour la première fois observé
la semaine dernière. C'est la dernière des 12 particules
élémentaires, ces particules qui constituent le
coeur de la matière de l'Univers, nous inclus. C'est la
seule de ces 12 particules dont l'existence n'avait pas encore
été confirmée par l'expérience.
L'événement
est de taille, insistent les physiciens, parce qu'il conclut
une quête entamée il y a un siècle, rien
de moins, lorsque Ernest Rutherford a commencé l'étude
des composants de l'atome. Jusque-là, on considérait
que l'atome était, justement, le plus petit élément
de matière. L'événement est suffisamment
de taille pour qu'on considère que l'équipe du
Fermilab américain vienne, avec cette découverte,
de se mettre en lice pour un futur prix Nobel de physique.
Ces douze particules élémentaires se divisent
en deux familles: les quarks et les leptons. Parmi les leptons
se rangent l'électron, deux particules méconnues
appelées le muon et le tau, et trois types de neutrinos:
le neutrino de l'électron, celui du muon et celui du tau.
Il a déjà été question des neutrinos
dans cette page : leur observation est extrêmement difficile,
parce qu'ils passent à travers tout. Nés dans la
fournaise des étoiles, comme notre Soleil, ils filent
dans l'espace par hordes de milliards, et traversent la Terre
de bord en bord sans en être affectés. C'est la
raison pour laquelle, même si l'existence des neutrinos
ne laisse plus de doutes depuis les années 50, ce n'est
qu'en 1998, au Japon, que pour la
première fois, un détecteur géant installé
au fond d'une ancienne mine, est parvenu à détecter
le passage de quelques-uns d'entre eux et à prouver qu'un
neutrino pèse bel et bien quelque chose.
" Nous avons finalement une preuve directe que le neutrino
du tau est l'une des briques de la nature et qu'il réagit
avec d'autres particules, en accord avec nos théories
scientifiques ", se réjouit Byron Lundberg, porte-parole
de l'expérience Nu Tau, appelée familièrement
Donut (qui veut dire beignet mais qui veut dire aussi... Direct
Observation of the Nu Tau... Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour
avoir un bel acronyme!). Une
expérience de trois ans et de 54 physiciens venus
de quatre pays (Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Grèce).
La détection du neutrino de l'électron avait
valu à son auteur, Frederick Reines, le Prix Nobel de
physique, tout comme la découverte du neutrino du muon
a valu le sien à Leon Lederman, Melvin Schwartz et Jack
Steinberger.
Mais ce n'est pas le bout de la route. Pour les physiciens,
le tour du jardin cosmique n'est en effet pas complet. La physique
théorique postule aujourd'hui l'existence de particules
dites " supersymétriques ", qui s'ajouteraient
à cette douzaine...
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