Comme il est indiqué dans les descriptifs de films: «les commentaires suivants donnent la résolution de l’énigme, ne lisez pas ce qui suit si vous voulez découvrir la fin par vous-même».
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Donc, un appel au 911 par le voisin durant une nuit d’été (comme décrit dans le premier billet), amène la police à démarrer son enquête sur les lieux d'une scène de crime à Knowlton, dans les Cantons de l'Est.
Un homme d'une quarantaine d'années à été retrouvé gisant sur le sol d'une remise située sur un vignoble.
Sa tête baignait dans une grosse marre de sang et des patrons de projections de gouttes de sang sont visibles sur les caisses de vin situées tout autour du corps.
Vous avez été plusieurs a mentionner qu'il pouvait y avoir des empreintes digitales exploitables, mais dans notre enquête, cela n'était pas le cas. D'ailleurs, si vous désirez en savoir plus sur les techniques utilisées pour exploiter les empreintes digitales, voici un court reportage réalisé dans le cadre d'une exposition sur les sciences criminelles qui s'est tenue à Paris en 2009.
Pas d'empreintes digitales donc, mais des patrons de projections de gouttes de sang qui parlent. Comme certains l'ont remarqué très vite, il existe deux patrons de gouttes: un patron avec des gouttes en chapelet et étalées. Ce patron indique que l'origine des gouttes était en mouvement. Comme l'a mentionné François Julien, il est possible de reconstituer le mouvement et l'origine des gouttes avec des calculs mathématiques et ceci à partir de la forme en ellipse des gouttes. Voici de plus une explication de la technique utilisée pour trouver le point d'origine des projections de sang.
Dans notre enquête, la victime a été frappée à la tête par la bouteille de vin retrouvée brisée. On peut estimer que la victime était debout, car les projections de vin sur les caisses blanches sont assez élevées. La victime s'est alors effondrée suite au coup, ce qui lui a occasionné une blessure à la tête, sans la tuer ni lui faire perdre connaissance. Sur les caisses de vin, le patron de projections avec les gouttes plus larges et en rangée de 4 (plus une rangée plus difficile à voir) correspond à une main ensanglantée qui a effectué un mouvement de va-et-vient. Il s'agit d'une main blessée, probablement celle de la personne qui a frappé. Cela sera confirmé par la suite par l'interrogatoire de la femme, qui avouera avoir frappé son mari avec la bouteille et s'être blessée en même temps.
Le patron de gouttes visible sur la caisse blanche en haut à gauche est très caractéristique d'un objet pointu qui laisse de petites projections suite à plusieurs coups. Dans notre enquête la femme a avoué que son mari était encore en vie quand elle l'a frappé et a nié l'avoir achevé. Plus tard, les enquêteurs découvriront qu'elle a un amant et que celui-ci était présent sur la scène de crime. En recoupant l'information avec des vêtements maculés de sang découverts dans un conteneur à déchets derrière la remise, il sera possible de démontrer que ces vêtements appartiennent à l'amant et que c'est lui qui a achevé la victime en voyant le mari menacer sa femme avec les restes de la bouteille.
Quel objet pointu pourrait laisser des blessures rondes de 0,5 cm dans le cou de la victime?
Les enquêteurs découvriront par la suite dans une caisse en bois un tire-bouchon!
Cela explique bien le patron de gouttes fines sur la caisse blanche et également les gouttes à l'arrière de la chemise blanche de l'amant. En effet, en portant les coups de tire-bouchon, quelques gouttes ont été projetées en l'air et sont retombées dans le dos de l'amant, tachant sa chemise, comme on peut le voir sur la photo. De plus, le pantalon masculin retrouvé (voir photo) également dans le conteneur montre une main ensanglantée qui aura servi de point d'appui pour frapper, alors que la grosse trace de sang sur la jambe opposée correspond à un genou posé sur le sol ensanglanté. L'amant étant gaucher, cela recoupe bien la théorie du coup fatal porté à la carotide par l'amant.
Finalement, les enquêteurs ont été amenés à suivre les traces de sang qui sortent de la remise. Des traces de pas étant présentes à la gauche des traces de sang. En effet, la main droite de la femme était blessée ce qui a laissé ces traces typiques d'une main saignante et laissant tomber des gouttes dans un mouvement de balancier. Vous avez été plusieurs à suggérer que ces traces appartenaient d'une part à une personne droitière et d'autre part à la femme, car les traces de pas correspondent aux chaussures de sport retrouvées dans le conteneur à déchets.
C'est donc un crime passionnel qui sera jugé en cour, impliquant deux personnes.
Un très grand merci à notre expert scientifique François Julien, qui a préparé cette scène de crime ainsi que pour sa participation deux années consécutives.
Merci pour leur participation à Yvan Dutil, Bruno Lamolet, Marie-Josée Bouffard, Dr Doom et Sophie Malavy.
