Si vous avez vu en avril un titre qui disait que «les barbus sont une espèce en voie de disparition», rassurez-vous. Ce n’est pas demain la veille que l’évolution darwinienne mettra son nez dans les poils faciaux.

Selon une étude parue dans la revue Biology Letters, l’attrait sexuel de la barbe serait lié à ce que les statisticiens appellent une fréquence négative: plus la barbe est à la mode, moins elle serait un avantage pour conquérir la femme.

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Ce qui a fait bondir les observateurs, c’est que la présentation qui a été faite de cette étude, dans le communiqué de presse et certains reportages, semble mélanger allègrement la mode —qui est culturelle— avec l’évolution qui est biologique.

Or, s’indigne l’anthropologue John Hawks, non seulement un trait biologique ne disparaît pas en une ou deux générations, mais cette expérience est l’exemple même d’une expérience manipulée: on a présenté à des femmes des groupes de photos où se trouvent plus ou moins de barbus, ce qui a influencé leurs choix. Du coup, l’expérience démontre combien nos «préférences» sont manipulées par l’environnement, mais elle ne démontre évidemment pas que les gènes ont quoi que ce soit à y voir.

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