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Notre cerveau a une grande capacité à se concentrer sur une seule voix dans un environnement bruyant, mais il peut être facilement distrait si une des voix se met à parler plus fort.

Ce qui semble relever de l’évidence pour quiconque a entretenu des conversations dans un bar, vient d’être mesuré par les neurosciences. Au cours d’une intervention chirurgicale, on a demandé à sept patients souffrant d’épilepsie de se concentrer tantôt sur une voix, tantôt sur l’autre, tandis qu’on mesurait leur activité cérébrale. Résultat: un retard de 95 millièmes de seconde lorsqu’on leur demandait de se concentrer sur la personne qui parlait le moins fort.

À tous les coups, pendant la demi-heure que durait l’expérience, leur activité cérébrale montrait qu’ils étaient bel et bien capables de « passer » d’une voix à l’autre lorsqu’on le leur demandait —et les deux voix parlaient évidemment en même temps. Les cortex auditifs primaire et secondaire des patients différenciaient si bien les deux voix qu’à la fin de l’expérience, les chercheurs pouvaient distinguer quelle activité cérébrale correspondait au fait d’écouter telle voix plutôt que telle autre. Mais un écart de temps mesurable apparaissait en faveur de la voix la plus forte.

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Au passage, l’expérience confirme du coup que le cerveau « encode » l’information sur la voix qu’il n’écoute pas. Ce qui, écrivent les chercheurs de l’Université Columbia, à New York, ouvre la porte à comprendre comment le cerveau analyse de l’information… à laquelle nous ne sommes pas attentifs. Ou du moins, nous pensons ne pas être attentifs…

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