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J’ai eu ce matin une stimulante rencontre chez mon éditeur Écosociété pour régler plusieurs enjeux au niveau de la mise en page du bouquin qui va bon train. Je pourrai d’ailleurs d’ici quelques semaines commencer à vous monter des pages du livre ! Mais pour aujourd’hui, cette réunion m’ayant bouffé une bonne partie de la journée, et voulant quand même vous offrir quelque chose à vous mettre sous la dent, je me contenterai de vous coller carrément un paragraphe du livre tiré de la 10e rencontre entre moi et mon acolyte. Vous comprendrez pourquoi en le lisant. J’attire en particulier votre attention sur son dernier livre, The Experience Machine. How Our Minds Predict and Shape Reality, qu’il présente par exemple dans ce stimulant entretien.

« Je commencerais juste par évoquer brièvement le parcours d’un philosophe des sciences cognitives que j’aime bien, Andy Clark, et sa rencontre avec Karl Friston. Parce que la trajectoire professionnelle de Clark résume à elle seule les grands courants qui ont traversé les sciences cognitives au cours des quatre dernières décennies et dont je t’avais parlé à notre première rencontre. Il a commencé à s’intéresser à l’intelligence artificielle symbolique, c’est-à-dire dans le cadre du paradigme cognitiviste dominant de l’époque, qu’on appelait aussi le computationnalisme. Puis il s’est intéressé au connexionnisme, aux réseaux de neurones virtuels, qui se rapprochaient donc davantage du cerveau, d’un cerveau capable d’apprendre en modifiant ses connexions. Il est ensuite embarqué dans le train de la cognition incarnée, incluant donc le corps entier dans l’équation de nos processus cognitifs, et même des objets de notre environnement, avec le concept de cognition étendue dont il est l’un des plus ardents promoteurs. Et finalement, il est venu enrichir les idées audacieuses de Karl Friston sur le predictive processing, le principe de l’énergie libre et l’inférence active, bref tous ces concepts dont j’aimerais maintenant évoquer la grande portée. »

Je donne