Voyager_2-JPL.jpg

La sonde Voyager 1, en plus d’être l’engin humain le plus éloigné de la Terre —près de 25 milliards de kilomètres— détient depuis le mois dernier un nouvel honneur : celui d’avoir téléchargé le logiciel ayant effectué le plus long voyage de l’histoire de l’informatique. 

À lire également

Ce dernier épisode avait commencé en novembre dernier: la sonde américaine, dont le lancement remonte à 1977, avait commencé à renvoyer vers la Terre des données illisibles. L’équivalent d’un code informatique qui aurait été corrompu par un virus. Les ingénieurs en avaient conclu que ce que l’on craignait depuis des années s’était finalement produit : l’un des trois ordinateurs de bord, chargé de la navigation (flight data subsystem), était arrivé en fin de vie. 

Toutefois, au début d’avril, une analyse de ces données incompréhensibles avait révélé une tendance, qui soulevait la possibilité qu’il s’agisse d’un code seulement en partie corrompu. Si tel était le cas, il suffisait donc d’envoyer une mise à jour de son logiciel à Voyager 1, qui lui enjoindrait de ne plus tenir compte de la partie problématique de sa programmation. 

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Ce qui était plus facile à dire qu’à faire : à 25 milliards de kilomètres, soit plus de 5 fois plus loin que Pluton, il fallait 22 heures et demie pour que cette « mise à jour » se rende jusqu’à la petite antenne de Voyager 1. L’expérience fut néanmoins tentée le 18 avril. Et une réponse est parvenue aux lointains humains le 20 avril: les données étaient, cette fois, dans un langage clair. Voyager 1 était toujours en vie

Voyager 1 et sa jumelle, Voyager 2, avaient à l’origine été lancées pour explorer les parages de Jupiter et de Saturne, ce qu’elles avaient fait avec succès. Poursuivant leur course, elles ont atteint dans les années 2000 les limites de notre système solaire. Avec leur technologie des années 1970, les données qu’elles peuvent renvoyer sur leur environnement sont maigres, mais néanmoins précieuses : elles fournissent les toutes premières informations sur cette zone qui se trouve à cheval entre la « bulle » d’influence de notre Soleil —l’héliosphère— et le reste de notre galaxie. Voyager 1 est officiellement dans « l’espace interstellaire » —soit au-delà de la « bulle » d’influence du Soleil— depuis 2012 et Voyager 2, depuis 2018. 

À leur vitesse de croisière d’un peu plus de 15 kilomètres à la seconde, il leur faudra des dizaines de milliers d’années pour atteindre une autre étoile. 

Je donne