Sida: agissez ou démissionnez
(ASP) - Les chefs
dEtat qui ne prennent pas au sérieux la
lutte contre le sida devraient être mis à
la porte. Cest lavertissement sans nuances
qua lancé le directeur de lagence
des Nations Unies contre le sida (ONUSIDA), en ouverture
du XIVe congrès mondial sur le sida, à
Barcelone.
Le message sadresse en particulier
à plusieurs chefs dEtat africains, qui
ont été ces dernières années,
dune mollesse criminelle: refus de parler de sida,
refus de mettre sur pied des mesures de prévention
ou des campagnes dinformation sur le port du condom,
bref, refus même dadmettre que le sida soit
un problème chez eux ce, dans des pays
où jusquà une personne sur cinq,
voire une sur quatre, est infectée par le virus
VIH.
En soi, le Dr Peter Piot ne fait que taper
sur un vieux clou: il y a des années que lindolence
et lincompétence de plusieurs gouvernements
dAsie et en particulier dAfrique est dénoncée.
Mais les dénonciations semblent se faire de plus
en plus vives année après année,
à mesure quon peut mesurer, statistiques
à lappui, lefficacité des
campagnes de prévention et dinformation
dans des pays qui, hier encore, niaient la réalité
du sida. Par exemple, lOuganda, où la progression
de la maladie a spectaculairement diminué.
Dautant plus que cette année,
il ny a pas que lAfrique. De plus en plus
de signaux dalarme proviennent de Chine (voir
ce texte), qui nest pas trop en avance elle
non plus en matière de prévention et dinformation.
Sil fallait que lépidémie
devienne là aussi explosive, on ose à
peine imaginer le drame: juste 1% de la population chinoise
infectée, et vous avez déjà 12
millions de malades de plus... Aux quatre coins du monde,
selon lONU, le nombre de personnes infectées
atteindrait maintenant les 68 millions.