Sida: les juges sud-africains disent au président
de se bouger
(ASP) - LAfrique du Sud continue
de faire face à un double problème, en
matière de sida: le virus qui fait des ravages...
et son président, qui en fait encore plus.
Bien quil ait fait amende honorable
lan dernier, et ait quelque peu ouvert la porte
à des traitements anti-sida, Thabo Mbeki, président
de lAfrique du Sud, se montre toujours aussi peu
conciliant, au
point où la cour suprême de son pays vient
de le gronder.
Cette décision ne fait que confirmer
une décision semblable dune cour inférieure,
rendue en mai dernier. Mais le gouvernement sud-africain
avait alors décidé daller en appel.
Essentiellement, ce quont dit les
juges vendredi dernier, 5 juillet, cest quil
est du devoir du gouvernement sud-africain de faire
en sorte que tous les hôpitaux publics du pays
aient
accès à un médicament anti-sida,
la névirapine, destiné aux femmes enceintes,
médicament connu pour réduire de 50% les
risques de transmission du virus de la mère vers
lembryon.
Sauf que Thabo Mbeki, ceux qui ont suivi
cette saga il y a deux ans sen souviendront, fait
aussi partie de ces gens qui nient que le VIH cause
le sida, qui nient que les médicaments anti-sida
soient efficaces, et qui a donc tout fait, depuis deux
ans, pour mettre des bâtons dans les roues aux
traitements dont lefficacité nest
pourtant plus à démontrer. Et ce, dans
un pays qui est devenu, au cours des dernières
années, lun des principaux foyers de lépidémie
en Afrique. Un Sud-Africain sur neuf est infecté
par le VIH. De 70 000 à 100 000 bébés
naissent chaque année, infectés.
Officiellement, la position du ministère
de la Santé, ce printemps, était que ces
médicaments destinés aux femmes enceintes
représentaient, même au coût plus
faible consenti par les géants pharmaceutiques,
une trop grosse dépense. Après le jugement
du mois de mai toutefois, il avait consenti à
rendre les médicaments disponibles dans quelques
zones, à titre de projets-pilote.