L'Agent
Orange:
ce nom
rappelle
de sinistres
souvenirs
à
ceux
qui
étaient
nés
pendant
la guerre
du Vietnam.
A l'origine
simple
herbicide,
il fut
utilisé
à
grande
échelle
par
l'armée
américaine
pour
"déraciner"
les
rebelles.
A
très
grande
échelle:
une
analyse
de documents
militaires
récemment
rendu
publics
révèle
que
plus
de 77
millions
de litres
(plutôt
que
70 millions)
ont
été
largués
pendant
la guerre,
et que
l'Agent
Orange
contenait
un niveau
de dioxine
encore
plus
élevé
que
ce qui
avait
été
estimé.
Or,
les
effets
hautement
cancérigènes
de la
dioxine
sont
depuis
longtemps
documentés.
Qui
plus
est,
les
documents
de vol
des
pilotes
de l'époque
permettent
de cartographier
avec
précision
les
zones
d'arrosage.
Et de
comprendre
à
quel
point
ces
zones
avaient
été
choisies
avec
soin
là
où
on voulait
vraiment
faire
mal
à
l'ennemi
au point
d'avoir
arrosé
à
plusieurs
reprises
au même
endroit.
En tout,
de 1961
à
1971,
10 000
"missions"
d'arrosage.
Qui,
avec
l'aide
des
vents
dominants,
auraient
touché
plus
de 2
millions
de personnes.
Tout
ceci
mis
dans
la balance
permet
de confirmer
les
pires
craintes
des
scientifiques
et des
médecins
qui,
au cours
de la
dernière
décennie,
ont
émis
hypothèses
après
hypothèses
sur
le fait
que
les
retombées
de l'Agent
Orange
sur
la population
vietnamienne
en
cancers,
certains
apparus
5, 10,
voire
20 ans
plus
tard
avaient
été
grandement
sous-estimés.
Il y
a trois
ans,
on apprenait
par
exemple
que
certains
vietnamiens
avaient
en eux
des
taux
de dioxine
200
fois
supérieurs
à
la limite
acceptable.
En
tout,
apprend-on
dans
la dernière
édition
de la
revue
Nature,
deux
fois
plus
de dioxines
ont
été
dispersées
via
l'Agent
Orange
que
ce qui
avait
jusqu'ici
été
estimé
officiellement.
Si on
y ajoute
les
moins
connus
Agent
Pourpre
et Agent
Rose,
c'est
quatre
fois
plus
de dioxines
que
ce qui
avait
été
estimé.
L'étude,
qui
fait
la Une
de Nature,
a été
dirigée
par
Jeanne
Mager
Stellman,
de l'Université
Columbia
(New
York)
et commandée
par
l'Institut
américain
de médecine,
un organisme
gouvernemental.
La cartographie
de cet
épisode
le plus
sombre
de la
guerre
du Vietnam
permettra
aux
médecins
et épidémiologistes,
écrit
l'Institut,
d'évaluer
avec
précision
les
retombées
d'un
tel
poison
et de
cibler
mieux
que
jamais
le travail
sur
le terrain
puisque,
30 ans
après
la fin
de la
guerre
du Vietnam,
l'Agent
Orange
donne
encore
du fil
à
retordre
aux
médecins.
Pas
seulement
chez
les
Vietnamiens
d'ailleurs:
plusieurs
soldats
américains
ont
souffert
et souffriront
jusqu'à
leur
mort
de la
dispersion
de ces
poisons
dans
l'air.
De
quoi
s'inquiéter
des
retombées
qu'auront
sur
l'Irak
les
"frappes
chirurgicales"
et les
pénuries
d'eau,
de nourriture
et de
médicaments,
aux
environs
de l'an
2030...