En manchette cette semaine:
Génome: acte un, scène
deux
Archives des
capsules

LE KIOSQUE
Pour être branché sur la science
A lire aussi:
Capsules québécoises
Retour à
la page d'accueil
La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence
Science-Presse
|
Retour
au sommaire des capsules
Chronologie du génome humain
(ASP) - L'annonce qui survient aujourd'hui est le résultat
d'un rêve en cours depuis un demi-siècle.
Avril 1953 - James Watson et Francis Crick découvrent
la double hélice formant l'ADN, cette immense molécule
qui contient notre bagage génétique. Leurs résultats
sont publiés par la revue britannique Nature. C'est
le moment où la génétique prend véritablement
son essor.
1962 - La découverte vaut aux deux chercheurs le
Prix Nobel
1977 - Deux équipes indépendantes, l'une
dirigée par Allan Maxam et Walter Gilbert, à l'Université
Harvard, et l'autre par Frederick Sanger, au Conseil de recherche
médicale de Grande-Bretagne, développent chacun
de leur côté une méthode pour le séquençage
de l'ADN. La méthode reste largement théorique,
faute des ressources informatiques énormes que nécessiterait,
à l'époque, un travail aussi colossal. Aujourd'hui,
le Centre Sanger, en Grande-Bretagne, est l'un des chefs de file
mondiaux du décodage du génome humain.
Mai 1980 - David Botstein, du Massachusetts Institute
of Technology, Ronald David, de l'Université Stanford
(Californie) et Mark Skolnick et Ray White, de l'Université
de l'Utah, publient dans l'American Journal of Human Genetics
une méthode pour cartographier l'ensemble du génome
humain.
1982 - Akiyoshi Wada ajoute à cela une méthode
de séquençage automatique qui s'appuierait sur
des robots, pour la construction desquels la compagnie japonaise
Hitachi propose son aide.
Juillet 1984 - Une équipe du Conseil de recherches
médicales de Grande-Bretage publie dans Nature
la séquence complète du génome d'un virus,
le virus Epstein-Barr.
Mai 1985 - L'Américain Robert Sinsheimer préside
un congrès à l'Université de Californie,
où est discutée pour la première fois la
faisabilité du décodage du génome humain.
Les plus optimistes parlent alors d'une tâche qui prendrait
des décennies.
Février 1986 - Sydney Brenner, du Conseil de recherches
médicales (CRM) de Grande-Bretagne (encore lui) demande
à l'Union européenne d'entreprendre un programme
concerté de cartographie du génome humain. Une
petite initiative en ce sens démarre au CRM.
Mars 1986 - Aux Etats-Unis, le ministère de l'Energie
devient le premier organisme public de là-bas à
discuter d'un plan pour séquencer le génome humain.
L'étude du génome y démarre officiellement
en septembre, avec un budget de 5,3 millions$ emprunté
à d'autres projets.
Avril 1987 - Un comité recommande au ministère
de l'Energie de dépenser un milliard sur sept ans pour
le séquençage du génome. C'est le démarrage
de l'Initiative génome humain, ancêtre du Projet
international génome humain.
Octobre 1987 - Helen Donis-Keller et ses collègues
de la firme Collaborative Research Inc. publient dans Cell
la première "carte" génétique
de l'humain, composée de 403 marqueurs -une paille aujourd'hui,
un exploit il y a 13 ans.
Février 1988 - L'année du virage. Le
Conseil national de recherches des Etats-Unis endosse le Projet
génome humain et lui alloue immédiatement 200 millions$.
Le NIH (National Institutes of Health), principal organisme subventionnaire
en recherche biomédicale, crée dans les mois qui
suivent une agence pour coordonner ce projet, baptisée
Hugo (Human Genome Organization), dont il confie la direction
au Britannique James Watson. Objectif: dresser la carte en 15
ans. En juin a lieu le premier congrès annuel sur le génome,
au Laboratoire de Cold Spring Harbor.
Septembre 1989 - Le ministère de l'Energie et le
NIH créent un comité conjoint sur les implications
éthiques, légales et sociales du projet génome
humain.
Août 1990 - Le NIH lance des programmes de séquençage
de quatre êtres vivants censés servir de "
modèles " : trois bactéries, dont l'E. coli
et la bactérie de la levure de bière, et un ver,
le C. elegans.
Juin 1991 - Un biologiste du NIH, J. Craig Venter, annonce
dans Science une stratégie pour découvrir
les gènes dits "exprimés". Une controverse
éclate un mois plus tard au cours d'une audience du Congrès,
lorsque Venter révèle que le NIH remplit des demandes
de brevets sur des milliers de portions de ces gènes.
Octobre 1991 - Lancement, au Japon, du projet de décodage
du génome du riz.
Avril 1992 - Après une dispute sur la question
du brevetage de portions de gènes, James Watson démissionne
comme directeur du projet génome humain. Quelque 250 laboratoires
internationaux en font alors partie.
Juin 1992 - Craig Venter démissionne pour fonder
l'Institut de recherche génomique (TIGR), un organisme
officiellement à but non lucratif basé à
Rockville, Maryland. Son collègue William Haseltine dirige
une compagnie-soeur, Human Genome Sciences, fondée dans
le but de commercialiser les produits de TIGR.
Octobre 1992 - Des chercheurs français du Généthon
dressent la première carte d'un chromosome humain, le
chromosome 21, totalisant environ 1,7% de l'ensemble du génome.
Publication dans Nature.
Octobre 1993 - Le NIH et le ministère de l'Energie
publient un plan d'avenir révisé, où ils
prévoient avoir complété le décodage
en 2005.
Juillet 1995 - Craig Venter et Claire Fraser, du TIGR,
de même que Hamilton Smith, de l'Université Johns
Hopkins, publient dans Science la première séquence
génétique d'un véritable être vivant
(un virus n'en est pas vraiment un, du moins si on considère
que ce micro-organisme ne vit pas tant qu'il n'en envahit pas
un autre), la bactérie Haemophilus influenzae.
Décembre 1995 - Des chercheurs du Généthon
et de l'Institut Whitehead, dont le Québécois Thomas
Hudson, publient une carte du génome humain contenant
15 000 marqueurs.
Octobre 1996 - Un consortium international publie la carte
du génome de la levure de bière.
Septembre 1997 - Publication du génome de la bactérie
E. coli.
1997 - Déclaration de l'UNESCO sur le génome
humain, défini comme patrimoine génétique
de l'humanité, et interdisant par conséquent toute
forme de brevet, en plus de s'opposer au clonage humain.
Février 1998 - Formation d'un consortium international
pour le séquençage du génome du riz.
Mai 1998 - Craig Venter crée la compagnie Celera
et annonce qu'il aura complété la carte du génome
humain dans seulement trois ans, pour 300 millions$. C'est le
début de la "course". En réaction, le
Wellcome Trust double son financement au projet génome
humain, le faisant passer à 330 millions$. Toujours en
réaction à cela, en octobre, le NIH et le ministère
de l'Energie annonce un nouveau plan, accéléré:
la publication d'une "version de travail" dès
2001, et l'aboutissement du séquençage dès
2003 (plutôt que 2005).
Décembre 1998 - Publication dans Science
du premier génome d'un être vivant complexe, le ver.
Mars 1999 - Sentant Craig Venter lui souffler dans le
dos, le projet génome humain devance sa date, de 2003
au printemps 2000.
Mars 2000 - Celera et ses alliés publient dans
Science le génome de la mouche à fruit (ou
mouche drosophile), le plus gros génome complété
jusqu'alors, ce qui confirme l'efficacité de la méthode
controversée de séquençage mise au point
par Craig Venter.
14 mars 2000 - Le président américain Bill
Clinton et le premier ministre britannique Tony Blair font passer
la dispute dans le domaine public en demandant aux scientifiques
du monde entier de rendre accessibles à tous leurs données.
26 juin 2000 - Annonce
solennelle des deux groupes -Celera et le projet génome
humain. La carte du génome est quasi-complète -une
déclaration qui, encore aujourd'hui, reste sujette à
caution, chacun ayant sa propre définition de ce que signifie
"quasi-complète"...
Décembre 2000 - Publication du génome
de la première plante.
11 février 2001 - Publication des séquençages
de Celera et du Projet génome humain, respectivement dans
Science et Nature.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque semaine
dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|