En manchettes la semaine dernière:
Beaucoup de lunes et peu d'astéroïdes
A lire également cette semaine:
Inconscience et vache folle
Relations hommes-
femmes distantes
Assurance tout
risque pour les non- voyageurs?
Les gaz à
effet de serre sont là pour rester
L'odeur de la
nuit
Et plus encore...
Archives
des manchettes

LE KIOSQUE
Tous vos médias sur une seule page!
A voir aussi:
Le Kiosque
des sciences humaines
Le Kiosque
Histoire
|
Maison spatiale
Donc, ils sont là-haut. Les deux Russes et l'Américain
ont pris leurs quartiers dans le trois-pièces appelé
pompeusement "station spatiale internationale", et
se sont attelés à la très scientifique tâche
de... l'aménager.
Quelle importance accordez-vous
à la station spatiale?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito
Huit ans après l'accord entre les Etats-Unis et la
Russie, presque dix-sept ans après que le président
américain, Ronald Reagan, eut lancé l'idée
d'une station orbitale, les premiers véritables résidents
se sont donc installés sur la " SSI " (Station
spatiale internationale) le
3 novembre, 24 heures après leur
arrivée. Ils sont là-haut pour une mission
de quatre mois, appelée " Expédition 1 ",
qui n'a de scientifique que le décor : tester
les équipements et poursuivre l'assemblage, à
l'intérieur et à l'extérieur de la station
(le quatrième module de la station, l'américain
Destiny, arrivera le mois prochain, et deux panneaux solaires
devront être installés au début de l'année
2001).
Les détails techniques et le tortueux historique de
la station, les passionnés de l'exploration spatiale les
connaissent déjà. L'importance de cette mission
aussi : pour l'analyste de la BBC, elle n'est rien de moins que
l'équivalent
du vol de Youri Gagarine, premier homme dans l'espace. C'est
le début d'une résidence permanente dans l'espace
(quoique ce statut pourrait aussi appartenir à la station
russe Mir), ce dont les auteurs de science-fiction ont depuis
longtemps rêvé. A leur retour sur Terre le 26 février,
les Russes Sergueï Krikaliov et Youri Guidzenko, et l'Américain
Bill Shepherd, auront été remplacés par
le Russe Youri Oousachev et les Américains James Voss
et Susan Helms. Si tout va bien, les équipes devraient
ainsi se succéder pendant une décennie, voire plus
encore, si on se base sur l'expérience de Mir.
En revanche, il n'est pas inutile de rappeler que cet événement
a fait resurgir les vieux démons : cette fameuse station
spatiale internationale, telle qu'elle existe aujourd'hui, est
le résultat de décisions politiques avant tout.
Elle a été imaginée à l'origine comme
pur produit de la rivalité Etats-Unis/Union Soviétique.
Elle est devenue par la suite le bébé d'un millier
de compromis entre 16 pays. "La
cohérence scientifique ne pouvait qu'en pâtir,
écrit l'éditorialiste de Libération.
La centaine de milliards de dollars que coûtera la station
aurait été autrement mieux employée dans
l'exploration de Mars et du système solaire ".
A quoi servira-t-elle? C'est la question d'un milliard de
dollars. Les expériences industrielles en apesanteur (dans
l'espoir de créer de nouveaux matériaux) n'ont
donné jusqu'ici que des résultats douteux. Apprendre
à vivre dans l'espace est certes un objectif nécessaire
en vue de missions de plusieurs mois vers Mars, mais cet objectif
a déjà franchi de grands pas avec Mir, et aurait
sans doute pu être atteint pour moins cher.
Dans le numéro de novembre de la revue française
La Recherche, André Lebeau, ex-directeur du Centre
national d'études spatiales, écrit que la station
spatiale internationale est inutile pour ce qui est essentiel
et juste utilisable pour ce qui est accessoire. Parmi les scientifiques,
poursuit-il, la station suscite une attitude qui va "de
l'intérêt poli pour des recherches accessoires à
l'hostilité franche". Et d'ajouter: imagine-t-on
que le futur accélérateur de particules de Genève
obtiendrait des budgets, si les scientifiques concernés
se contentaient de dire "faites-le si vous voulez, nous
nous en servirons si cela vous arrange, mais notre intérêt
est ailleurs?"
Les Académies des sciences des Etats-Unis, de la France
et de l'Allemagne se sont opposées à la station
: trop chère pour trop peu de retombées tangibles,
ont-ils jugé. Ce
sont les politiciens, et seulement eux, qui en auront décidé
autrement.
Ailleurs sur le site de l'Agence Science-Presse
|