Semaine du 6 novembre 2000

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onc, ils sont là-haut. Les deux Russes et l'Américain ont pris leurs quartiers dans le trois-pièces appelé pompeusement "station spatiale internationale", et se sont attelés à la très scientifique tâche de... l'aménager.

Quelle importance accordez-vous à la station spatiale?
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Huit ans après l'accord entre les Etats-Unis et la Russie, presque dix-sept ans après que le président américain, Ronald Reagan, eut lancé l'idée d'une station orbitale, les premiers véritables résidents se sont donc installés sur la " SSI " (Station spatiale internationale) le 3 novembre, 24 heures après leur arrivée. Ils sont là-haut pour une mission de quatre mois, appelée " Expédition 1 ", qui n'a de scientifique que le décor : tester les équipements et poursuivre l'assemblage, à l'intérieur et à l'extérieur de la station (le quatrième module de la station, l'américain Destiny, arrivera le mois prochain, et deux panneaux solaires devront être installés au début de l'année 2001).

Les détails techniques et le tortueux historique de la station, les passionnés de l'exploration spatiale les connaissent déjà. L'importance de cette mission aussi : pour l'analyste de la BBC, elle n'est rien de moins que l'équivalent du vol de Youri Gagarine, premier homme dans l'espace. C'est le début d'une résidence permanente dans l'espace (quoique ce statut pourrait aussi appartenir à la station russe Mir), ce dont les auteurs de science-fiction ont depuis longtemps rêvé. A leur retour sur Terre le 26 février, les Russes Sergueï Krikaliov et Youri Guidzenko, et l'Américain Bill Shepherd, auront été remplacés par le Russe Youri Oousachev et les Américains James Voss et Susan Helms. Si tout va bien, les équipes devraient ainsi se succéder pendant une décennie, voire plus encore, si on se base sur l'expérience de Mir.

En revanche, il n'est pas inutile de rappeler que cet événement a fait resurgir les vieux démons : cette fameuse station spatiale internationale, telle qu'elle existe aujourd'hui, est le résultat de décisions politiques avant tout. Elle a été imaginée à l'origine comme pur produit de la rivalité Etats-Unis/Union Soviétique. Elle est devenue par la suite le bébé d'un millier de compromis entre 16 pays. "La cohérence scientifique ne pouvait qu'en pâtir, écrit l'éditorialiste de Libération. La centaine de milliards de dollars que coûtera la station aurait été autrement mieux employée dans l'exploration de Mars et du système solaire ".

A quoi servira-t-elle? C'est la question d'un milliard de dollars. Les expériences industrielles en apesanteur (dans l'espoir de créer de nouveaux matériaux) n'ont donné jusqu'ici que des résultats douteux. Apprendre à vivre dans l'espace est certes un objectif nécessaire en vue de missions de plusieurs mois vers Mars, mais cet objectif a déjà franchi de grands pas avec Mir, et aurait sans doute pu être atteint pour moins cher.

Dans le numéro de novembre de la revue française La Recherche, André Lebeau, ex-directeur du Centre national d'études spatiales, écrit que la station spatiale internationale est inutile pour ce qui est essentiel et juste utilisable pour ce qui est accessoire. Parmi les scientifiques, poursuit-il, la station suscite une attitude qui va "de l'intérêt poli pour des recherches accessoires à l'hostilité franche". Et d'ajouter: imagine-t-on que le futur accélérateur de particules de Genève obtiendrait des budgets, si les scientifiques concernés se contentaient de dire "faites-le si vous voulez, nous nous en servirons si cela vous arrange, mais notre intérêt est ailleurs?"

Les Académies des sciences des Etats-Unis, de la France et de l'Allemagne se sont opposées à la station : trop chère pour trop peu de retombées tangibles, ont-ils jugé. Ce sont les politiciens, et seulement eux, qui en auront décidé autrement.


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