Semaine du 16 octobre 2000

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Les fermiers des océans


L
es fermiers de demain cultiveront les océans aussi sûrement qu'ils cultivent aujourd'hui les terres. Et les résultats de la première expérience à grande échelle démontrent que cela n'appartient plus à la science-fiction.

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L'expérience en question a été menée dans l'extrême Sud, là où les océans Atlantique et Pacifique voisinent le continent glacial antarctique. Les auteurs sont, le mot est faible, optimistes : il est possible de "transformer les océans du monde pour en faire d'immenses éponges à dioxyde de carbone", lequel est largement considéré comme le principal responsable du réchauffement global.

Mais la réalité de cette sorte de "géo-transformation" est, commente la revue Nature, plus complexe, et peut-être même périlleuse.

Commençons par le commencement. Il y a d'abord cette expérience, appelée Southern Ocean Iron Release Experiment, ou SOIREE. Effectuée en février 1999, elle associe des chercheurs de plusieurs pays. Elle a consisté à envoyer 8663 kg d'un composé de fer dans l'océan, à l'intérieur d'une zone de 8 kilomètres de diamètre, à quelque 2000 km au Sud-Ouest de la Tasmanie, et à mesurer l'impact que cela aurait sur la croissance du phytoplancton, une plante marine microscopique, base de la chaîne alimentaire.

Pourquoi du fer? On sait déjà que, dans les océans, la croissance du phytoplancton est limitée par la quantité d'azote, de phosphore et de silicium disponible. Plus il y en a, plus le phytoplancton est heureux et se multiplie. Sauf dans ces eaux proches de l'Antarctique, où il y a beaucoup plus de ces composés que le plancton ne peut en bouffer... et où le plancton est pourtant moins abondant que partout ailleurs.

De toute évidence, quelque chose d'autre manque. Et ce quelque chose, c'est le fer. Le fer est aussi un aliment apprécié du phytoplancton. D'où la question: serait-il possible, en "fertilisant" l'océan avec du fer, d'accroître la population de plancton, laquelle population, étant plus nombreuse, absorbera davangage de dioxyde de carbone, gaz à effet de serre par excellence? Mieux encore: jusqu'à quel point les changements climatiques des 400 000 dernières années n'auraient-ils pas été causés par des variations des niveaux de fer et de dioxyde de carbone dans l'alimentation des planctons?

Une première expérience, similaire à SOIREE, avait été menée en 1995 dans le Pacifique, près de l'équateur. Le plancton avait effectivement proliféré. Restait à démontrer que cela pouvait se produire dans une zone moins fertile des mers. Et ça a marche. Selon Philip Boyd et ses collègues de l'Université d'Otago, en Nouvelle-Zélande, six semaines après le travail de fertilisation, un groupe de chercheurs a pu observer un ruban de phytoplancton de 150 km de long, qui suivait littéralement à la trace la zone fertilisée, à mesure que les courants marins l'entraînaient ailleurs. Leurs résultats sont publiés dans la revue Nature.

Ceci dit, il faut se garder de voir là-dedans la solution au réchauffement. Non, prévient Sallie Chisholm, du Massachusetts Institute of Technology, qui intervient également dans Nature, il ne suffira pas d'injecter des quantités massives de fer pour que les planctons se mettent à contrecarrer l'effet de serre. "Les océans forment un système complexe, et il est impossible de prédire les conséquences à long terme de la fertilisation commerciale des océans."

 

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