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semaine du 28 mai 2001



Le politicien qui plantait des arbres


A l’heure où la pression pour réduire la production de gaz à effet de serre est forte, plusieurs industriels essaient de contourner l’obstacle en plantant des arbres : les forêts, disent-ils, sont de grandes avaleuses de CO2. Ne pourrait-on pas compenser la construction d’usines polluantes par l’aménagement de nouvelles forêts?


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Jusqu’à récemment, cette proposition semblait logique. Mais pour la première fois, elle vient d’être sérieusement mise en doute.

Deux études se sont à ce sujet mérité la Une de la revue britannique Nature. On y lit, en gros, que ceux qui affirment que davantage de forêts permettront d’absorber davantage de gaz polluants, se mettent le doigt dans l’oeil. Ou du moins, se montrent "exagérément optimistes".

Les études ne plairont pas aux autorités de plusieurs pays, dont les Etats-Unis. Jusqu’ici, ces proposition "forêts vs. usines" semblaient à ce point logiques que les négociateurs internationaux s’en servaient comme d’un compromis pour essayer d’obliger les pays riches à signer des ententes internationales sur la réduction de gaz polluants —comme le fameux Protocole de Kyoto.

Or, ce qu’on lit dans la dernière édition de la revue Nature, c’est que dans le cas des forêts de conifères d’Amérique du Nord, les arbres plantés dans des régions où la proportion de CO2 dans l’air était de 0,06% (contre l’actuelle norme de 0,04%) ont grandi plus vite... mais pendant seulement trois ans. Après quoi, ils sont revenus à leur état original.

Ce que cela signifie ? Que l’équation "plus d’arbres égale plus de CO2 absorbé, donc moins de gaz polluants dans l’air" n’est pas aussi simple qu’on le pensait. De toute évidence, il y a une partie importante de cette équation qui nous échappe encore, sans quoi ces arbres, après trois ans, auraient continué de profiter de l’apport supplémentaire en CO2 que les humains leur offraient si gracieusement, résume Ram Oren, de l’Université Duke de Caroline du Nord, directeur d’une des deux études.

Ces résultats, résume pour le service d’information de la revue Nature Adam Hirsch, du Centre de recherche en foresterie de Woods Hole, Massachusetts, nous démontrent que "nous ne pouvons pas attendre des forêts qu’elles nous autorisent à émettre du dioxyde de carbone sans y penser à deux fois". Chaque nouvelle étude nous révèle combien nous savons encore peu de choses des milliards d’interactions entre les plantes et leur environnement.

Peut-être que de préserver les forêts déjà existantes serait bien plus profitable pour l’équilibre naturel que de planter des forêts supplémentaires, ajoute-t-il.

Ainsi, on sait par exemple qu’environ la moitié du carbone avalé par les arbres s'en va dans leurs feuilles. Les climatologues se demandent depuis des années combien de temps ce carbone reste-t-il là, et au bout de combien de temps se retrouve-t-il dans le sol. La deuxième étude, dirigée par deux chercheurs du Collège Bowden de Brunswick, Maine, réserve elle aussi une surprise: seule une très faible quantité de ce gaz se retrouve finalement dans le sol. Au contraire, le feuillage se brise si vite que, en moins de trois ans, le carbone absorbé par l’arbre se retrouve dans l’air, et non dans le sol. En d’autres termes, la situation ne s’est guère améliorée...

"Les limites de la capacité des forêts de conifères à agir comme puits à carbone demeure à vérifier", renchérit Jim Ehleringer, biologiste à l’Université de l’Utah. De toute évidence, l’hypothèse des puits à carbone sur laquelle ont misé beaucoup de politiciens va dès maintenant être étudiée de beaucoup plus près...


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