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semaine du 9 juin 2003



NASA: Columbia n'était que la pointe de l'iceberg

Un refus d'affronter la réalité et une soumission aux politiques: tel est le portrait peu reluisant que trace de la Nasa le comité chargé d'enquêter sur l'accident de Columbia.

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Alors que l'étau se resserre sur la cause première de l'accident –un fragment du revêtement qui s'est détaché au décollage a bel et bien endommagé une tuile de protection située sous l'aile– le comité d'enquête va bien au-delà de cet accident, et pointe sévèrement le fonctionnement même de l'agence spatiale américaine. Une "culture institutionnelle" déficiente est à blâmer et l'accident qui a conduit à la mort de sept astronautes n'aura été que la pointe de l'iceberg.

Le comité n'a pas encore déposé son rapport, mais un brouillon du résumé -la 6e version- a été rendu public en fin de semaine. Ce qu'on peut y lire rejoint les sévères reproches qui avaient été adressés à la Nasa dès février (voir La politique a-t-elle tué Columbia?): une hiérarchie où chacun renvoie la balle à son voisin ou se décharge de ses responsabilités sur son supérieur; des décisions politiques contradictoires venues de Washington, mais qu'on s'efforce de suivre, peut-être par crainte de perdre un précieux financement.

Avec pour résultat, des problèmes qui s'accumulent et des bris à la sécurité sur lesquels on ferme les yeux, faute des budgets nécessaires. Tôt ou tard, un accident comme celui de Columbia devait fatalement se produire.

Le plus récent exemple de ce laxisme est peut-être le fait qu'on ait, en février, balayé du revers de la main la possiblité que le morceau du revêtement ait pu endommager l'aile de Columbia: les derniers tests menés par le comité montrent qu'au contraire, ce morceau de revêtement, aussi léger soit-il, peut faire des dégâts, lorsqu'il est lancé avec une force équivalente à celle d'un canon.

Egalement troublant est le fait que même après qu'on eut admis la vague possibilité que ce revêtement ait pu endommager l'aile (ce qui posait le risque que de l'air ultra-chaud ne s'engouffre là-dedans au moment de la rentrée dans l'atmosphère, provoquant une explosion), la Nasa s'est empressée d'écarter tout scénario alternatif. Le brouillon du comité ne s'étend pas là-dessus, mais des informations recueillies par les médias américains en fin de semaine, il ressort que le comité ne semble pas avoir été convaincu par l'explication de la Nasa selon laquelle rien n'aurait pu être fait pour empêcher l'accident.

Mais, diront ceux qui se porteront à la défense de la Nasa, y a-t-il vraiment moyen de faire autrement dans un domaine comme l'exploration spatiale, qui est par définition un secteur à haut risque? Oui, il est possible d'allier risque élevé et sécurité, écrit le comité, qui donne en exemple la façon dont d'autres organisations gèrent des risques en apparence aussi grands: par exemple, les centrales nucléaires.

Il est certain que les coupes budgétaires de la dernière décennie ont mis à mal le programme des navettes. La solution résiderait-elle dans une privatisation de ce programme, d'autant que celui-ci n'a jamais été le succès annoncé par ses promoteurs des années 70? Plusieurs y songent, en particulier les géants de l'aéronautique Boeing et Lockheed Martin, déjà les plus gros fournisseurs privés de la Nasa.

Le rapport final devrait être déposé à la fin de juillet, assure le directeur du comité, l'amiral Harold W. Gehman Jr. Il s'agira d'une volumineuse lecture, promet-il, refaisant notamment l'historique du programme des navettes et passant en revue l'enquête sur l'accident de 1986, qui avait détruit la navette Challenger et tué ses sept occupants.

  • Le site du comité d'enquête sur l'accident de Columbia


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