Le
document, daté
du 24 janvier, soit
une semaine avant
le retour désastreux
de la navette Columbia,
est le troisième
d'une série
produite par les
analystes de Boeing
sur le sujet épineux
des débris
qui auraient pu
-ou non- endommager
la navette au décollage.
Le premier de ces
rapports, publié
peu après
le décollage
de la navette, le
16 janvier, ne parlait
que d'un gros débris,
et non de trois.
Les
trois rapports n'en
terminent pas moins
par les mêmes
conclusions rassurantes:
les
dommages causés
à la navette
ne peuvent être
que mineurs,
et ne mettront pas
en danger la vie
des astronautes
lors du retour de
Columbia.
Les
trois débris
sont tombés
du revêtement
de mousse qui recouvre
le réservoir
principal de la
navette. Et ils
ont heurté
l'aile gauche de
Columbia. Or, l'hypothèse
désormais
la plus solide est
que de l'air chaud
se soit engouffré,
lors de la rentrée
dans l'atmosphère,
dans un ou des trous
creusés dans
une des ailes, la
faisant littéralement
fondre de l'intérieur.
D'où
proviendrait ce
trou? Les experts
ont été
prompts à
souligner, après
l'accident, que
cette mousse-revêtement
du réservoir
est si légère
qu'on voit mal comment
elle aurait pu endommager
quoi que ce soit.
Mais le choc s'est
tout de même
produit à
800 kilomètres
à l'heure,
estime le troisième
rapport, ce qui
pourrait être
suffisant pour endommager
certaines des tuiles
qui servent à
protéger
la navette de la
chaleur intense,
lors de la rentrée.
Et cette mousse
se détache
un peu trop facilement,
comme en témoignent
d'autres rapports,
publiés depuis...
15 ans (voir
ce texte). Son
comportement aux
allures de pop-corn
-l'expression est
des ingénieurs!-
qui éclate
sous la chaleur
(lors du décollage),
n'a rien pour rassurer.
Ce
n'est pas la seule
chose qui inquiète
sur ces navettes
vieillissantes,
puisque c'est jusqu'au
Vérificateur
général
des États-Unis
qui, en juillet
2002, avait blâmé
la gestion déficiente
du programme des
navettes. Les coupes
budgétaires
ont conduit au désastre,
ont conclu à
sa place les journalistes,
autant généralistes
que scientifiques
(voir
ce texte).
Depuis
le 1er
février,
ces mêmes
journalistes ont
donc été
nombreux à
faire sortir du
placard les ingénieurs
qui, à un
moment ou à
un autre, ont mis
en doute la sécurité
de la navette, certains
pendant ce vol fatal.
De
telles spéculations
sont inévitables,
d'autant qu'elles
pourraient à
jamais rester des
spéculations:
des
fragments cruciaux
de la navette sont
peut-être
à jamais
perdus, a reconnu
la Nasa la semaine
dernière.
Si Columbia a bel
et bien commencé
à se désagréger
au-dessus de la
Californie, comme
cela a été
dit, alors l'engin
était encore
à une altitude
si élevée
que certaines pièces
ont carrément
brûlé
lors de l'entrée
dans l'atmosphère.
De
fait, aucun fragment
n'a jusqu'ici été
retrouvé
à l'Ouest
du Texas. Et ceci,
en dépit
du fait qu'en tout,
dans cet État
et en Louisiane,
jusqu'à 10
000 fragments de
toutes sortes ont
été
récupérés.
Lesquels, mis bout
à bout, ne
représentent
qu'une fraction
du poids total de
Columbia... et de
ses occupants.