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semaine du 12 septembre 2005



Coup dur pour les cellules-souches

Les cellules-souches sur lesquelles on fonde tant d'espoirs viennent de subir leur plus dur coup depuis une décennie. Elles peuvent subir des mutations. Pour les biologistes qui les étudient, ce n'est pas une bonne nouvelle du tout.

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En gros, plus longtemps ces cellules-souches ont été cultivées en laboratoire, et plus elles risquent de présenter des changements génétiques qui les rendront inutiles ou dangereuses. Les cellules-souches, que d'aucuns sont déjà allés jusqu'à qualifier d'immortelles –ou capables de se diviser indéfiniment sans altérations– devront peut-être désormais venir avec une étiquette "meilleur avant".

On appelle cellules-souches des cellules qui ne se sont pas encore spécialisées et qui, pour cette raison, pourraient en théorie être "programmées", en laboratoire, pour former un poumon, un foie, un morceau de peau ou un fragment de cerveau –pour une greffe ou une transplantation. Elles sont devenues pour cette raison, depuis 10 ans, l'un des plus gros espoirs de la recherche bio-médicale mondiale.

Au fil de cette même décennie, des résultats encourageants ont été obtenus sur des animaux de laboratoire et sur des fragments de tissus cultivés en éprouvette: des cellules-souches greffées ont parfois –dans certaines circonstances– contribué à accélérer le processus de régénération cellulaire. On est encore très loin de voir "pousser" un poumon ou de pouvoir guérir un grand brûlé ou un handicapé dont la moelle épinière a été rompue, mais l'espoir est là.

Jusqu'à maintenant, le plus grand revers était politique: parce que les cellules-souches les plus prometteuses sont celles qui proviennent d'embryons vieux de quelques jours, cela pose un dilemme moral. Dilemme qui a été tranché radicalement dans quelques pays, dont les Etats-Unis: interdiction totale de jouer avec des cellules-souches d'embryon si vous êtes un laboratoire financé par des fonds publics.

Mais cette semaine, le nouveau revers est purement scientifique, et il est de taille. Le taux de mutations subi par les lignées de cellules-souches les plus anciennes est "alarmant", lira-t-on dans l'édition d'octobre du mensuel britannique Nature Genetics (compte tenu de l'importance de l'enjeu, l'éditeur a choisi de rendre les résultats publics dès maintenant). Pire encore, certaines de ces mutations sont connues pour leur association avec le cancer.

En d'autres termes, si on veut espérer pouvoir utiliser ces cellules-souches à des fins thérapeutiques, il faudra trouver le moyen de les garder "fraîches": c'est-à-dire ne pas les laisser se diviser librement, de génération en génération, mais les garder au congélateur autant que faire se peut.


Mutations normales et mutations anormales

Rappelons que toute série de gènes tend à accumuler des mutations à mesure que les génération s'écoulent: à la base, ce n'est donc pas là une surprise. Avec des millions, voire des milliards de "lettres génétiques" par être vivant, des erreurs dans les copies se glissent inévitablement. Mais ici, ce dont on parle, c'est d'un nombre d'erreurs supérieur à la normale, écrivent les chercheurs dirigés par Aravinda Chakravarti, de l'Université Johns Hopkins à Baltimore, Maryland.

Ceux-ci ont comparé les versions originales de neuf de ces lignées de cellules-souches –qui sont "archivées", ou plus exactement "congelées"– avec leur descendantes. Huit sur neuf avaient développé une ou des mutations génétiques observées dans des cas de cancers chez des humains.

Nul ne peut en conclure que ces cellules mutées seraient néfastes si elles étaient transplantées chez des humains: ce qui se passe au fond d'une éprouvette pourrait être fondamentalement différent de ce qui se passerait dans la réalité de notre corps. Mais le doute est trop grand pour être ignoré: cette découverte va probablement retarder de plusieurs années toute expérience sur des humains mettant en jeu des cellules-souches.

A l'inverse, elle va accélérer la recherche en vue de la création de nouvelles lignées de cellules-souches: tout le monde va désormais souhaiter avoir sous la main une plus grande réserve de cellules-souches "fraîches".

Pascal Lapointe

 

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