En manchettes la semaine dernière:
Mir à la poubelle?
A lire également, notre nouvelle section:
Y a-t-il d'autres Terre? Y a-t-il
de la vie ailleurs?
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Et maintenant?

1. Qu'attendons-nous de Pathfinder?
Chose
certaine, on n'attend pas de Pathfinder qu'il trouve de la vie. Et s'il y a une chose qu'on peut reprocher aux médias,
c'est d'avoir entretenu l'automne dernier lors du lancement, et, bien souvent,
d'entretenir encore, la confusion sur ce sujet chez une bonne partie du
public.
Rappelons-le encore une fois:
Pathfinder n'est pas équipée pour rechercher de la vie. Et
si même elle l'était, comme les sondes Viking en 1976, elle
aurait fort peu de chances d'en trouver: si la vie a déjà
existé sur Mars, elle a dû, il y a plus d'un milliard d'années,
se réfugier sous la surface, afin de rattraper les dernières
gouttes d'une eau qui se raréfiait alors à un rythme dramatique.
Et si jamais cette vie a pu survivre
jusqu'à aujourd'hui, c'est toujours là,
loin sous la surface, qu'elle se trouve probablement.
Pathfinder a plutôt pour mission de se pencher
sur la météorologie, la géologie (analyse des roches
aux rayons-X) et la chimie martiennes. La
mini-jeep automatique, baptisée Sojourner
(hauteur: 30 centimètres), le premier engin mobile à rouler
sur Mars, qui
est descendue de sa rampe après avoir donné
plusieurs heures de sueurs froides aux techniciens à la suite d'une
rupture des
communications -la première d'une longue
série- procède essentiellement à des analyses des rochers
et du sol, dans un rayon maximal de50 mètres autour de Pathfinder.
La mini-jeep est contrôlée depuis
la Terre, mais, compte tenu du délai de transmission -10 minutes
et demi- a été programmée pour prendre elle-même
certaines décisions lorsqu'elle rencontre des obstacles faciles.
Si ses analyses parvenaient à démontrer
-mais c'est peu probable- que ces roches ont déjà été
imbibées d'eau, alors un immense pas en avant aurait été
franchi: on soupçonne depuis longtemps que de l'eau a déjà
coulé sur Mars; on est presque sûr, depuis 30 ans, d'y reconnaître
le lit d'anciennes rivières, disparues depuis des centaines de millions
d'années.
Dès le premier lundi matin, 7 juillet, plusieurs
journaux, à travers le monde, ont titré sur les conclusions
de quelques savants qui, en observant les environs de Pathfinder, en ont
conclu que de l'eau avait certainement coulé dans cette vallée:
on y voit des roches apparemment arrondies par les flots, et des lignes,
à l'horizon, qui seraient celles des sédiments abandonnés
à mesure que le niveau de l'eau baissait.
Mais on n'a pas encore démontré cette
présence d'eau. Peut-être la découverte de "la"
preuve en reviendra-t-elle à Pathfinder. Peut-être à
son successeur.
Et le jour où on aura eu confirmation qu'il
y a jadis eu de l'eau sur Mars, on pourra chercher à répondre
à la plus lancinante des questions: pourquoi s'en est-elle allée?
2. Où Pathfinder s'est-elle posée? Ce choix s'est-t-il
révélé payant?
Ce n'est par hasard que les savants ont choisi
Ares Vallis comme lieu pour "l'amarsissage": on croit qu'il s'agit
du delta d'un ancien fleuve -c'est-à-dire l'endroit où un
fleuve s'élargit avant de se jeter dans la mer. Et si tel est le
cas, alors le cours d'eau a dû charrier des roches provenant de très
loin. D'où, d'un point de vue géologique, un lieu beaucoup
plus varié que celui qui avait accueilli les deux sondes américaines
Viking, les derniers engins humains à s'être posés sur
Mars, il y a 21 ans.
Dès
le lendemain de "l'amarsissage", les spécialistes reconnaissaient
que l'environnement leur apparaissait beaucoup plus intéressant que
celui des sondes Viking. En particulier ces collines
à l'horizon, qui font peut-être un kilomètre de haut. Et une grosse roche, pas très loin, qui semble
ne pas être recouverte de cette poussière rouille qui caractérise
le sol martien. C'est
jusqu'à l'austère revue Science qui s'extasiait sur l'exploit, dans son édition du 10 juillet.
Barnacle Bill
Lundi, 7 juillet, Sojourner, à sa vitesse
de pointe de... 2 mètres à l'heure, se mettait à la
chasse aux premiers cailloux. Elle
effectuait plus tard dans la journée son "premier contact": une petite roche (une vingtaine de centimètres)
appelée "Bill Bernique" (en anglais, Barnacle Bill) qu'elle
se mettait à "ausculter" aux rayons-X. Une opération
de... 10 heures.
La conclusion de cette longue analyse: cette roche est... une roche.
Enfin bref, une
roche tout ce qu'il y a de plus banal. Vous la ramasseriez sur Terre
que vous n'y prêteriez même pas attention. Elle est composée
à un tiers de quartz, et il semble qu'elle ait été
soumise au cours de son histoire à une activité volcanique,
ce qui n'est pas, en soi, une découverte, puisqu'on sait que Mars
a déjà eu des volcans.
Pendant que Sojourner poursuivait sa patiente auscultation, les photos
et les analyses du ciel effectuées par Pathfinder continuaient de
rentrer: 1575 photos en quatre jours! -dont la moitié servait à
compléter un panorama
de 360 degrés, tout autour de la sonde. Deux semaines plus tard,
le 18 juillet, un
panorama en couleur allait suivre.
Une
partie des analyses s'est également portée vers le ciel:
on sait depuis les sondes Viking, en 1976, que s'il est de cette couleur
rosée, c'est en raison de la poussière -la même poussière
rouille qui couvre le sol- en suspension dans l'atmosphère. D'après
Jeffrey Barnes, de l'Université de l'Oregon, cette couche de poussière
s'éleverait jusqu'à 35 ou 40 km d'altitude.
Et il y a aussi les mesures de la température qui, là aussi,
confirment, à peu de choses près (ça semble être
plus froid qu'en 1976, dans la haute atmosphère), les analyses des
sondes Viking: au sol, il fait entre moins 20 le jour et moins 100 la nuit.
Et c'est actuellement l'été...
Yogi
Mercredi, 9 juillet, Sojourner se
mettait en route vers une deuxième roche, plus grosse celle-là:
Yogi (une vingtaine de roches ont reçu des noms tout aussi fantaisistes).
A son allure d'escargot rachitique, il lui avait fallu
auparavant presqu'une journée, uniquement pour en prendre des photos,
et déterminer l'endroit sur la roche où placer son spectromètre
à rayons-X.
Mais même à cette allure d'escargot
rachitique, Sojourner a réussi l'exploit, jeudi... d'entrer en collision
avec Yogi! C'est une
fausse manoeuvre d'un technicien sur Terre qui
a envoyé le véhicule tout contre la pierre, plutôt que
d'y déployer son spectromètre. On a ainsi pu voir sur les
photos le pauvre Sojourner, immobilisé, une de ses roues montées
tout contre le rocher.
Mais à 2 mètres à l'heure,
les dommages sont pour ainsi dire inexistants...
Ce n'est finalement que le samedi suivant,
après près de deux jours d'immobilisation, que l'engin
a pu être remis sur ses six roues. Les techniciens se sont accordés
une journée de repos -notamment pour essayer de comprendre la raison
de nouveaux problèmes de communication, survenus au cours de la fin
de semaine puis,
pour la 3e fois, le lundi suivant- après quoi Yogi a à
son tour été "ausculté". Encore une opération
de 10 heures.
Coupures de courant?
La Nasa a beau dire que Pathfinder constitue un test pour de nouvelles
technologies, il n'empêche qu'elle n'aime pas parler de ses ennuis:
la mission est tant et si bien montée en épingle que chaque
problème de communication est balayé sous le tapis. Et pourtant,
il saute au yeux que quelque chose n'est pas encore tout à fait au
point: le 19 juillet, nouvelle
rupture de la liaison avec la liaison avec la Terre, et celle-là
a duré deux jours.
Sojourner annonçait être toujours en parfaite santé,
stationné à côté d'une troisième roche,
baptisée Scooby Doo. Mais les scientifiques étaient toujours
incapables de dire ce qui n'allait pas dans leur matériel. Les hypothèses
relatives à un bug informatique n'expliquaient pas tout.
Vous avez des questions sur la mission Pathfinder? Ecrivez-nous!
Dernière modification: 27 juillet
Retour à l'introduction
1. Qu'attendons-nous de Mars Pathfinder?
2. Où Pathfinder s'est-elle posée
et pourquoi? Ce choix s'est-il révélé payant?
3. En quoi Pathfinder prépare-t-elle les
missions suivantes?
4. Le module d'atterrissage rebaptisé
Carl Sagan
5. Une mission habitée?
6. Ah, ces Amerloques... |