En manchettes la semaine dernière:
Mir à la poubelle?
A lire également, notre nouvelle section:
Y a-t-il d'autres Terre? Y a-t-il de la vie ailleurs?
Retrouvez les manchettes des semaines
précédentes
Retour au site de l'ASP
Répertoire des meilleurs sites scientifiques
Sommaire des magazines scientifiques
En manchettes sur le Net est une production Agence
Science-Presse
Et maintenant?
5. Des missions habitées?
C'était à prévoir: Pathfinder n'avait pas sitôt mis le pied -façon de parler- sur Mars qu'on se remettait aussitôt à spéculer sur la possibilité d'une mission habitée. Et comme chaque fois en la matière, les spéculations varient du très prudent au totalement irréaliste: à peu près toutes les dates entre 2050 et... 2008 ont été évoquées.
Evidemment, comme événement patriotique, il n'y aurait pas mieux: "le programme spatial a besoin d'un événement mobilisateur, comme le fut la course à la Lune", ont déclaré candidement devant un comité de la Chambre des représentants trois anciens astronautes. "Et le plus grand événement mobilisateur qui soit serait une mission vers Mars", a ajouté l'aspirant astronaute qui les accompagnait, Joshua Ouellette... 15 ans.
Mais dans les faits, pour l'instant, aucune mission n'est en préparation. Les spéculations qu'on a pu entendre depuis le 4 juillet sont plus souvent qu'autremet le fait d'individus, que de la Nasa elle-même. Un vague projet évoqué par l'ancien président Bush pour 2019 a été remis aux calendes grecques il y a déjà quelques années. Et bien que la découverte spectaculaire de possibles formes de vie dans une météorite martienne l'an dernier ait remis Mars à l'ordre du jour, une mission habitée, quoique techniquement réalisable, ferait encore face à des obstacles financiers et politiques énormes. Sans parler du facteur risque inhérent à une telle mission... Est-ce que tout cela en vaudrait le coup?
Non, s'il faut en croire un rapport déposé mardi, 15 juillet, par le National Research Council, qui contient de surcroît certains reproches à l'égard de la Nasa: celle-ci n'a fait que trop peu d'études sur les systèmes de support de vie qui seraient nécessaires à une mission d'aussi longue durée (un aller-retour prendrait deux ans, en plus d'un séjour plusieurs mois sur Mars), sans parler des effets sur la santé physique et psychologique des astronautes.
La "mission première" de la Nasa devrait être le développement en ce sens de nouvelles technologies, conclut l'étude.
6. Ah, ces Amerloques...
Et alors que la poussière commence à retomber, l'Associated
Press posait, jeudi 10 juillet une question provocante: "What's
the Big Deal?"
Au-delà de l'excitation -une excitation bien légitime, il faut le reconnaître- image après image, la planète Mars de 1997 ressemble énormément à la planète Mars de 1976. Pour le profane, la seule chose indiquant que Pathfinder transmet quelque chose de valable, c'est... l'excitation des gens dans la salle de contrôle. "Pour Monsieur-Tout-le-monde, admet le chercheur Allan Treiman, ça a tout simplement l'air de roches."
John Pike, directeur du Centre des politiques spatiales, au sein de la Fédération des scientifiques américains, y voit un succès de relations publiques de la Nasa, en plein milieu d'une saison morte pour les nouvelles.
Le Sunday Times de Londres, dans son édition du 6 juillet, analysait la chose avec détachement: "Il n'y a que les Américains pour envoyer une sonde à travers 191 millions de km, uniquement pour se découvrir eux-mêmes".
"Quel que soit le degré de succès ou d'échec de la mission Pathfinder, la Nasa sera de retour sur ses rails. Bien que le financement soit beaucoup plus réduit que dans les glorieuses années 60, la disparition maintes fois prédite du programme spatial américain ne s'est jamais produite. Et a peu de chances de se produire."
Mais il faut bien être conscient qu'au-delà de l'indéniable exploit technologique que représente Pathfinder, c'est également à un succès de relations publiques que l'on assiste. Et à une aventure encore plus ancrée dans l'âme américaine qu'on ne l'imagine: "la conquête spatiale a une signification différente et plus puissante pour les Américains. Des découvertes scientifiques spectaculaires et des avantages commerciaux sont savamment mis de l'avant, mais non essentiels. La quête peut se justifier comme une fin en soi, même en ces temps de contraintes budgétaires.
Vous avez des questions sur la mission Pathfinder? Ecrivez-nous!
- Vous voulez en savoir plus sur la recherche de vie extra-terrestre,
sur Mars et ailleurs? Voyez la section LA
QUETE DES ORIGINES
1. Qu'attendons-nous de Mars Pathfinder?
2. Où Pathfinder s'est-elle posée et pourquoi? Ce choix s'est-il révélé payant?
3. En quoi Pathfinder prépare-t-elle les missions suivantes?