La catastrophe de Tchernobyl, vingt et un ans plus tard, continue d’affecter les oiseaux. Ceux qui ont des plumages plus brillants, ceux qui pondent les plus gros oeufs et ceux qui font les plus grandes migrations, souffrent davantage des radiations.

Pourquoi ces trois caractéristiques? Parce qu’elles correspondent aux oiseaux qui « investissent » moins dans leur système immunitaire. Ces traits —un plumage coloré, de plus gros oeufs, la résistance à de longs voyages— nécessitent de plus grandes quantités de molécules antioxydantes qui protègent les cellules de l’oiseau. Il en reste donc moins pour assurer un fonctionnement optimal au système immunitaire.

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Et en l’absence d’un système immunitaire fonctionnant à pleine capacité, ces oiseaux sont plus vulnérables aux radiations échappées de la centrale nucléaire de Tchernobyl lors de son explosion, en 1986. Pour en arriver à cette conclusion, Timothy Mousseau, de l’Université de Caroline du Sud et son collègue Anders Moller, de l’Université Pierre et Marie Curie, à Paris, ont étudié 1500 oiseaux de 57 espèces, dans les bois situés à 50 kilomètres à la ronde du réacteur néfaste.

L’étude amène un nouvel éclairage sur la vie animale qui, au cours des deux dernières décennies, a survécu malgré tout dans les environs de Tchernobyl, ou a repeuplé cette région d’Ukraine en partie désertée par les humains. Une « gestion prudente » de ces antioxydants est donc la clef de la survie, peut-on déduire de leur travail paru dans le Journal of Applied Ecology.

Mais au passage, cette conclusion apporte une mauvaise nouvelle : le haut niveau de radiations n’est pas le facteur-clef. Même une faible teneur en radiations peut être néfaste, si le système immunitaire est trop « occupé » à autre chose.

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