Qu’est-ce qui distingue une science d’une pseudo-science? La publication. Cela signifie que l’opinion d’un scientifique n’est rien, tant qu’elle n’a pas été étayée par des données solides, publiées sous la forme d’une recherche qui pourra être relue et critiquée par d’autres scientifiques. Or, de ce côté, comment « performent » les climato-sceptiques?

Un étudiant au doctorat en sciences sociales à l’Université d’État de l’Arizona, Jim Lippard, a tenté cette comparaison. Il a mis côte à côte, d'une part les articles scientifiques les plus cités de chacun des 83 « top scientists » du premier volume du rapport 2007 du GIEC, et d'autre part, les articles les plus souvent cités des 24 auteurs du rapport 2008 du NIPCC, un groupe « anti-GIEC » bien coté chez les « climato-sceptiques ».

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Le pourquoi de cette comparaison renvoie à l’une des bases de la science : la publication —et son corollaire, la relecture— constituent ce par quoi le savoir progresse —c’est d’ailleurs l’un des rares points sur lesquels climatologues et « climato-sceptiques » s’entendent.

Or donc, sur les 24 auteurs du NIPCC, six n’ont jamais rien publié sur les changements climatiques, y compris celui dont les textes sont le plus souvent cités, le physicien Lubos Motl. Dans la liste des plus souvent cités, il est suivi par Fred Singer qui est aussi celui dont le mot « climat » apparaît le plus souvent dans les écrits de ces 24 auteurs. Singer, une vedette dans cette petite communauté, est professeur de physique à la retraite. En plus de s'être affiché comme sceptique du réchauffement, il s'est aussi affiché, dans les années 1980 et 1990, comme sceptique de la fumée secondaire et comme sceptique des liens entre CFC et couche d’ozone.

Il est significatif de noter que, d’après Jim Lippard, sur les 13 auteurs le plus souvent cités du NIPCC, la plupart ont été cités par des recherches n’ayant rien à voir avec le climat (l’économie, en particulier).

Une autre comparaison révélatrice est l’âge : si on considère l’ensemble des 600 signataires du premier volume du rapport 2007 du GIEC, la date moyenne d’obtention du dernier diplôme est 1989. Les signataires du NIPCC, 1973. Si on ne prend en compte que les scientifiques les plus souvent cités, côté GIEC, la date moyenne du dernier diplôme est 1981. Côté NIPCC, 1965. Parmi ceux du GIEC, 94% ont un doctorat. Parmi ceux du NIPCC, 79%.

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